Deux énergies antagonistes font partie intégrante du Khanat et des ra qui le peuplent. Il y a bien longtemps, ceux-ci leur ont donné les noms sacrés de Lakne et Zbasu. En certains lieux du Khanat, l'affrontement de ces énergies engendre l'apparition de failles appelées Fenra ou Sources. Si une source n'est pas résorbée par l'intervention des ra, elle cause des catastrophes d'importance croissante jusqu'à altérer la réalité du Khanat.

Leur fréquence d'apparition et leur puissance varie en fonction de critères plus ou moins bien (ou mal) connus. On considère généralement que certaines Heures sont plus favorables à l'apparition de nombreuses Fenra, ou de Fenra extrêmement dangereuses, mais ceux qui s'appuient sur les Fenra pour définir l'Heure du Cantique ont généralement de mauvaises surprises.

Pour lutter contre les Fenra, les ra ont depuis longtemps développé les Combats de Source où ils donnent corps à l'affrontement de Lakne et Zbasu. Deux groupes de ra combattent l'un contre l'autre en respectant un code d'honneur. Lorsqu'un camp l'emporte, la source se résorbe, pour un temps en tout cas. Devenir champion d'une source offre un grand prestige et des récompenses allouées à la fois par Zbasu ou Lakne et par le Khanat. Les jeux d'arène évoquent d'ailleurs directement ces combats légendaires.

Les fenra peuvent prendre des formes très variées. Certaines sont très circonscrites, dans le temps comme dans l'espace, et peuvent même se résorber seules sans intervention des ra. La plupart ont cependant tendance à grandir et s'amplifier sans intervention. Afin de faciliter les interventions, elles sont classées sur 4 axes, notés de 1 (faible) à 6 (important) : étendue, danger, instabilité, difficulté de fermeture. En langue sacré, cela donne : canlu (cal), ckape (cap), stodi (sto), pagre (gre), et on va par exemple noter une fenra mineure comme étant calpa/cap'pa/stopa/grepa (ou C1C'1S1G1 pour les plus pressés).

1. Micro : Sur une zone qui se compte en quelques mètres carrés. C'est ainsi que la plupart démarrent, et leur taille font qu'elles passent facilement inaperçue. Quelques ras peuvent suffire à les résorber.
2. Mineure : plus grandes (un champ, un quartier, une caverne), ce sont les plus communes lors d'un combat de fenra.
3. Importante : les effets se font sentir sur une zone qui peut se compter en kilomètres, sur une vallée entière par exemple.
4. Majeure : les effets sont sensibles sur plusieurs niveaux (impactant Culno comme Ratmidju) et sur une zone encore plus grande.
5. Critique : peut impacter un kastron entier avec des chaines de réaction sur les régions voisines.
6. Catastrophique : généralement associé à un lirri'a.

1. Ridicule : une lanterne qui diffuse un jour inversé, un banc où l’on ne peut penser qu’en chanson, des reflets dans les miroirs qui sont décalés… pas de quoi s'effrayer, c'est même assez amusant quand ce n'est pas agaçant.
2. Léger : des portes qui s'ouvrent vers des lieux différents suivant l'heure,
3. Modéré : des saisons aléatoires d'un instant à l'autre, des difficultés à s'exprimer ou au contraire des non-ra qui se mettent à discuter.
4. Important : perturbation de l'espace-temps, avec des routes qui peuvent s'allonger infiniment, des boucles temporelles, des inversions de gravité…
5. Majeur : risques important d'être soi-même modifié, physiquement ou mentalement, en étant dans la zone, sans parler de l'environnement lui-même qui peut devenir mortel : eau qui devient un acide, roche qui se transforme en lac de boue…
6. Critique : la possibilité d'être vulgairement Effacé est bien présente, mais aussi de se retrouver avec une perception temporelle inversée, ou projeté à des kilomètres et des années de l'instant local ; il est aussi possible que des créatures qui n'appartiennent qu'au monde du Rêves se rencontrent là, voir accèdent à l'existence de façon pérenne dans le Khanat. toutes les lois physiques, scientifiques ou même oniriques peuvent être remises en cause.

Cela définit autant la chaine de causalité locale, que la rapidité à laquelle cette dernière est affectée

1. Imperceptible : tout semble relativement cohérent d'un moment au suivant, même s'il y a des choses étranges.
2. Légère : si un rocher peut apparaitre et disparaitre, il ne va pas clignoter toute la journée pour autant.
3. Modérée : les conditions changent d'heures en heures.
4. Élevée : le rythme des perturbations s'accélère. C'est paradoxalement le moment préféré des amatrices de fenra, car on peut tout à la fois admirer la polymorphie de la zone et ne pas (trop) se faire prendre dans les changements.
5. Majeure : il est difficile de prédire ce qui va arriver l'instant suivant, mais on a généralement le temps de le voir arriver et parfois d'y échapper.
6. Critique : rien ne reste stable d'un instant à l'autre. C'est souvent associé à des dangers élevés.

1. Ridicule : il est d'ailleurs possible que la fenra se referme seule.
2. Facile : quelques ras qui se livrent à un combat d'honneur suffiront à résorber la fenra.
3. Délicate : demande un véritable combat de source
4. Complexe : il faudra une coordination de nombreux ra et sans doute un très long combat pour la ramener à un niveau acceptable.
5. Critique : les pires, car il faut une dépense énorme en Douleur et Oubli pour faire vaguement reculer la fenra.
6. Récurrente : en soi, ces fenra ne se ferment jamais complètement, peu importe les efforts consentis. Mais réaliser régulièrement des combats dans la zone permet que les autres axes restent à un niveau acceptable. Bien qu'elles soient considérés comme impossibles à fermer, elles ne sont donc pas forcément un gros problème.

C'est une obligation de déclarer toute fenra ou suspicion de fenra à l'administration du Khanat. Le Mur des Fenra est à l'Arène recense toutes les déclarations actives sur une grande carte du Khanat, ainsi que leur statut.

Les statuts d'une fenra sont les suivants :

• Suspicion : indices dans l'environnement permettant d'envisager qu'une fenra est dans la zone ou pourrait apparaître. Elle demande à être confirmée.
• Confirmée : On sait où est la fenra et à quoi elle ressemble.
• Fermée : la fenra a été résorbée
• Limitée : des actions ont permis de résorber en partie la fenra, mais pas de la refermer complètement

On appose aussi généralement une indication du risque de la fenra :

• Sans danger : les ra peuvent traverser la zone sans risque majeur pour leur personne et leur matériel (bien qu'il reste toujours déconseiller d'y traîner sans bonne raison)
• Attention : s'aventurer dans la zone peut exposer à des péripéties.
• Danger : les risques pour la santé physique et mentale des ra s'aventurant dans la zone sont important.
• Danger extrême : s'avancer vers l'épicentre de la fenra équivaut à aller se balader dans les Brumes.

Qu'est-ce qui décide de l'apparition d'une fenra ? Plusieurs hypothèses existent, sans qu'il soit vraiment possible de les tester par l'expérience : on ne déclenche pas des fenra pour le plaisir.

Dans les faits établis, on constate divers phénomènes dans les zones de fenra :

• Les niveaux de zbasu et lakne s'inversent et fluctuent brusquement (mesurable sur un mrenen)
• Des éléments apparaissent/disparaissent/se modifient, de façon similaire à ce qu'on peut croiser dans le Monde du Rêve : rochers, arbres, routes…
• (recensez ici si d'autres phénomènes “classiques” sont à répertorier)

Certaines zones ont des fenra récurrentes, connues des ra depuis des éons. En général, la durée de cette récurrence et la difficulté à refermer la source sont connus (grosso modo).

Ces fenra sont relativement stables et les dégâts qu'elles peuvent faire si elles ne sont pas refermées sont relativement prévisibles.

Les savants expliquent ces zones par les courants de Lakne et Zbasu qui forment à ces endroits des nœuds où l'énergie s'emmêle inextricablement et fini par s'évacuer sous forme de fenra. Elles sont donc appelés jgena fenra (sources-nœuds) dans les milieux universitaires.

Un des exemples les plus connus est la fenra de l'Arène.

Lorsque le Khanat va mal, le Khanat l'exprime là où ça fait mal. Si des rivalités entre groupes de ra ne trouvent pas d'exutoire acceptable, et en particulier quand l'affrontement tire sur les ressources du Rêve, une fenra peut apparaître, comme pour dire “tapez-vous dessus une bonne fois pour toute, mais souvenez-vous au passage que vous avez une responsabilité dans l'équilibre du monde”.

Avec une certaine dérision, les savants les nomment panpi fenra (source de paix). Mais jamais devant les autochtones à l'origine (bien qu'inconsciement) de la fenra en question.

Ces sources-là sont extrêmement instables et peuvent provoquer des catastrophes de grande ampleur si elles ne sont pas refermées. C'est l'expression de la logique du monde : quand on doit gérer une énorme catastrophe, on pense soudain beaucoup moins à ses petites embrouilles avec le voisin.

L'expression du Rêve a une influence sur le monde et ses énergies, et même sans désordre local visible, sans conflit entre ra, certains Rêves transforment la réalité. Il s'agit en partie de l'expression normale de la vitalité des ra : le monde change au gré de leurs désirs conscients et inconscients, généralement de façon subtile et sans qu'une fenra concrète ne se mette en place. Cependant il arrive aussi que ces Rêves soient trop décalés par rapport à la réalité actuelle du Khanat, et dans ce genre de cas, une fenra risque fort d'apparaître. Ce n'est pas pour rien que la Police des Rêves intervient ici et là, une grande part de son travail consiste justement à limiter ce genre de problème. Les fenra ne sont cependant pas toujours un problème : ainsi dans la cinquième Heure de l'Éon, les récits content comment les fenra “agrandissent” le monde, permettant à chacun d'avoir plus d'espace et de ne pas marcher sur les pieds de ses voisines¹⁾.

Deux équipes doivent s'affronter. Pour stabiliser la source, il faut dépenser de l'énergie Lakne et Zbasu dans la région, le maximum possible. Ce qui a donné lieu à la forme de combat la plus noble qui soit, le sacrifice pour le bien commun, le combat loyal.

Par tradition, les deux équipes qui s'affrontent représentent Zbasu et Lakne. Dans les faits, chaque équipe utilise les deux énergies.

Plus le combat rassemble de monde, plus il dure, et plus longtemps la source sera stabilisée et plus il y aura de Papxrula qui pousseront à la fin. Pour cette raison, il est recommandé de s'affronter à force égale (autant de combattants dans chaque équipe).

Lorsqu'une Source est repérée, il est de l'intérêt de tous de se réunir pour agir. Plus les règles sont respectées, plus les récompenses sont importantes.

Il y a d'abord les récompenses d'ordre social : ceux qui ont combattu, perdants comme gagnants, sont des héros et gagnent du prestige (médailles permettant d'accéder à certaines boutiques réservées aux héros, d'acheter des charges pour des postes de prestige, ou possibilité de les donner à une de ses organisations pour que ce soit elle qui bénéficie du prestige, et des postes, etc) ainsi qu'une somme d'argent. Le découvreur de la Source a aussi droit à sa part de gloire et d'or.

Il y a ensuite une récompense d'ordre biologique : les combattants vont réussir plus facilement dans certaines actions dans les jours qui suivent le combat. Cette “chance des fenra” durera plus ou moins longtemps et sera plus ou moins forte suivant la qualité et la durée du combat.

Une Fenra qui vient de se refermer couvre la zone de fleurs (Papxrula), qui se fanent très vite mais qui donnent un grand coup de boost si elles sont consommées immédiatement (une ou deux, évitez les excès ; aide à la cicatrisation), les autres fleurs sont traitées sur place et vont donner des potions de pixpapxrula Lakne et Zbasu, dont chaque combattant aura une part.

La déclaration de combat puis son déroulement passent par plusieurs étapes :

Lorsqu'un Ra pense qu'une Source émerge, les services du Khanat en récompense l'information (c'est un problème public, plus vite il est signalé, moins le Khanat en souffre, donc ça vaut une incitation à se bouger). Il faut donc se rendre dans une officine gouvernementale, et faire une déclaration. Si la Source est confirmée, le ra découvreur est cité dans tout le Khanat et invité au Palais de Va'itu'a pour fêter la victoire lorsque la Source sera fermée. On lui accorde aussi une récompense substantielle. Sinon, ce n'est pas grave : mieux vaut se tromper que passer à côté d'une Fenra.

Si la Fenra est confirmée, le Khanat lance officiellement un appel aux combattants et demande la réunion des équipes. Dans les jours qui suivent, chacun peut déposer sa candidature au poste de chef d'équipe, ou pour faire partie d'une équipe ou de l'autre. Un vote est fait pour choisir les deux chefs d'équipe. Il faut attendre au minimum 24h après la déclaration de la Source avant de démarrer un vote pour les chefs d'équipes. Chaque fois que quelqu'un ajoute sa candidature au poste de chef, on rajoute une attente de 24h avant de pouvoir ouvrir le vote. Une fois le vote lancé, on ne peut plus postuler pour être chef, il faut choisir parmi les candidats. Tout citoyen du Khanat, même non combattant, peut voter pour désigner les deux chefs. Le Khan peut décider de bloquer les inscriptions après un jeftu, si l'état de la Source le demande. Plus une Source est prise tôt, plus elle est facile à fermer.

Dans le cas d'une Fenra ayant dépassé le seuil d'instabilité, la Légion locale peut désigner deux équipes dans ses troupes et les faire combattre pour faire régresser la Source, le temps que le reste du Khanat s'organise et rejoigne les lieux de la Fenra. Ce genre de cas est extrêmement rare, la plupart des Sources sont repérées bien avant d'exploser.

Les chefs de chaque équipe se mettent d'accord sur un jour et une heure pour mener le combat (si possible en écoutant l'avis de la population, afin que le maximum de monde puisse être présent), et sur qui portera les drapeaux de zbasu et lakne.

Ils recrutent alors les ra pour leurs équipes, étudiant les candidatures déjà proposées. Les deux chefs ont intérêt à travailler de concert afin d'équilibrer les équipes. Un ra peut rejoindre une équipe jusqu'au dernier moment, tant qu'il est accepté par le chef d'équipe. Sachant que les récompenses sont plus grandes avec du monde et de l'équilibre, il y a tout intérêt à faire participer un maximum de gens (surtout si on compte être réélu chef, vaut mieux bien se comporter).

À l'heure et au jour dits, les équipes se réunissent. L'une des équipe est nommée Lakne, l'autre Zbasu ; chacune a son canal de Kom privé. Les chefs déterminent des objectifs minimum, souhaitables et maximum par rapport à la Source et son état, puis le combat commence.

L'état de la Source va déterminer la quantité minimum et optimum d'énergie qui doit être dépensée pour qu'elle soit stabilisée.

Chaque Source a des caractéristiques propres (plus ou moins facile à fermer). Suivant depuis combien de temps elle sourd, elle peut aussi rendre le combat plus laborieux (imaginez si des combattants se font téléporter ailleurs en plein combat, ou si soudain toutes les armes tranchantes ne font plus de dégât durant 30 minutes…).

Si le combat s'arrête avant que le niveau minimum d'énergie ait été dépensé, il faudra recommencer le lendemain, et encore, et encore. Une fois le minimum atteint, la Source se ferme, mais a une probabilité non nulle de réapparaître dans les jours qui viennent.

Si les combattants décident de faire mieux, ils peuvent continuer le combat, jusqu'à arriver au niveau optimum : à ce moment la Source est réellement stabilisée, elle ne bougera pas avant quelques saisons. Les papxrula fleurissent sur toute la zone de combat, signifiant que le niveau optimum a été atteint.

Les combattants peuvent aussi s'arrêter entre le niveau minimum et optimum : dans ce cas la Source mettra plus de temps à réapparaître et sera moins violente que si c'était juste au minimum, mais reviendra plus vite qu'avec l'optimum. Les récompenses accordées par le Khanat sont proportionnelles à l'investissement et les papxrula ne fleuriront pas, donc ne donneront pas les récompenses associées.

Lorsque la Source est fermée et que les papxrula fleurissent, tous les ra présents sur la zone sont invités à cueillir les fleurs (juste les fleurs : amener les feuilles ne sert à rien !) aux Maîtres Distillateurs de Papxrula, qui sont en général installés en bordure de la zone de combat. Toute personne amenant au moins une fleur est notée sur la liste des récolteurs.

Les Maîtres Distillateurs vont traiter les fleurs, en tirer une potion appelée le pixpapxrula, qu'ils vont répartir suivant ce ratio :

• 5% à l'équipe de distillation
• 15% à ceux qui ont aidé à la récolte
• 70 % à ceux qui ont combattu pour la fermeture de la Fenra.
• 10% pour le Khan.

L'équipe des distillateurs remet sa part aux deux chefs d'équipes ; ces derniers divisent ensuite par le nombre de ra dans leurs équipes et donnent à chacun ce qui lui revient. Il est rare que le partage ne soit pas équitable, même si au cours de l'histoire, il est arrivé que quelques ra véreux arrivent à être chef d'équipe et se gardent une part du magot ; ils ont généralement eu des problèmes lorsque ça s'est su.

Les distillateurs partagent ensuite les 15% entre tous les récolteurs : peu importe que ces derniers aient aussi été combattants (ou distillateurs ; ceux-là se font frotter les oreilles plus tard). Généralement, chacun repart avec deux fioles (une zbasu, une lakne), plus ou moins grosses suivant la quantité récoltée.

La part du Khan est remise à la Légion sur place, qui se charge ensuite de l'acheminer à Natca.