Satga'a
Description
Plante à rhizome, poussant dans les terrains très irrigués, de forme renflée à la base, puis devenant un long tube, duquel part un feuillage aérien. Sur ce tube pousse parfois d'autres mini satga'a, ce qui fait que la plante est parfois appelée “plante à vase”.
Le bas de la plante est dans des tons bruns à orangés, tandis que le reste de la plante est d'un vert tirant vers le turquoise. Lors de la floraison, de petites fleurs bleu sombre apparaissent au milieu du feuillage, lequel est d'un vert plus franc.
Si on coupe la canne sur sa longueur, on découvre dans les vases une sève sirupeuse, sucrée et parfumée, tandis que les fibres sont très collantes.
Les satga'a poussent rapidement, puis atteignent une taille optimum, variable suivant les individus, qui va rester quasiment la même toute leur durée d'existence, seul le rhizome souterrain continuant de croître et de coloniser du terrain. Il arrive que ces rhizomes soient tellement nombreux et importants qu'ils bouchent des chenaux dans le Delta.
Aire de répartition
La satga'a se trouve surtout dans le Delta, dont elle est originaire, mais toute zone humide et chaude est propice à sa culture. Elle a aussi besoin d'être abritée du vent, cassant facilement lors des tempêtes.
Propriétés et usages
La satga'a est principalement cultivée pour son sucre. Les ra incisent légèrement la base du bulbe, recueillant la sève qui s'écoule au goutte à goutte dans un seau. Cette sève est ensuite raffinée, donnant de la mélasse, ou sirop de satga'a, du sucre brut (à l'odeur assez prononcée de satga'a, ce qui lui confère un côté fleuri et vanillé très apprécié pour certaines confiseries) et du sucre raffiné, qui conserve son pouvoir sucrant sans avoir les arômes prononcés de la plante.
Le sucre et le sirop de satga'a fournissent la majorité des agents sucrants employés dans le Khanat. Certaines régions mal desservies par les caravanes lui préfèrent le miel, ou la sève d'autres plantes, pour des raisons essentiellement économiques.
Bien que la satga'a se prête à l'agriculture zbasu, elle est traditionnellement exploitée “comme ça vient”, les habitants du delta laissant pousser leurs plantes où elles veulent, se contentant de recueillir les seaux de sève en même temps que leurs filets de pêches, avant d'amener les premiers à la raffinerie. Une blague récurrente à Natca prétend que le goût du sucre brut est dû en partie aux poissons qui ont été laissés avec la sève.
Il faut reconnaître que les plantations de satga'a qui sont contrôlées selon les principes zbasu sont bien plus productives, tandis que les saveurs de la plante se font plus discrètes, même dans la mélasse. Certains le déplorent, parlant de la perte des “crus de satga'a”, d'autres apprécient cette qualité toujours égale.