Si potentiellement, toute croyance peut apparaître et prendre forme sur le Khanat, il y a quelques petits détails à connaître quand on veut se lancer dans l'activité de gourou.

Quel que soit le genre de religion/croyance/philosophie, elle ne peut pas remettre en cause le rôle du Khan. Le Khan est par essence plus puissant que tous les dieux réunis ; tellement au dessus d'eux, en fait, que l'idée d'une confrontation apparaîtrait comme ridicule.

Cet impérialisme est soigneusement protégé par la Police des Rêves ; un gourou commençant à caresser des idées contre-natures se verrait rapidement mis hors d'état de nuire. C'est une des raisons pour lesquels les Brumaires sont mal vus : trop souvent, ils remettent en cause la place du Khan dans l'ordre du monde (ça et le fait qu'ils se croient eux-même plus puissants).

Le Rêve peut faire qu'un croyant convaincu voit vraiment son/ses dieux lui parler directement, mais il sera le seul à les voir et les entendre. En fait, l'auto-conviction lui donne des sortes d'hallucinations (qui peuvent cependant l'amener à faire des grandes choses). Mais un ra seul ne changera jamais le Khanat ; il faut qu'il amène d'autres ra à rêver comme lui.

Si une grenouille de bénitier, isolée dans son coin, commence à raconter comment un dieu suprême d'une religion locale l'a fait concevoir un enfant, et que cette grenouille finit par aller voir le prêtre pour lui raconter tout ça, les ra (et le prêtre) peuvent très bien réagir avec condescendance, convaincus que la personne en question a un bon grain ; ce n'est pas parce qu'une personne y croit que c'est vrai pour tout le monde.

Si de nombreux croyants se réunissent autour d'un système unifié, il est fort possible qu'un jour ou l'autre, leurs croyances prennent forme directement dans le Khanat, d'abord sous forme d'égrégores, puis potentiellement de véritables dieux, capables de marcher au milieu de leurs fidèles (ou de faire la fête sur une montagne très lointaine). Mais à partir du moment où une entité de ce genre accède à la conscience, où elle n'est plus seulement l'émanation des croyances, mais devient capable de penser par elle-même, elle peut alors échapper peu à peu à ses fidèles, menant ses propres objectifs. La vie d'une entité de ce genre est cependant soumise à certaines lois : elle n'aura que les pouvoirs que la croyance de ses fidèles peuvent lui amener et la perte de la foi transformera l'entité en simple esprit sans pouvoir (voire, via un petit tour de Brumes, en un nouveau ra).

Dans certains cas, les pouvoirs que l'on prête à une entité s'incarnent directement dans un ra déjà existant (syndrome de l’Élu). Cela ne donne pas forcément de nouveaux pouvoirs gameplay au joueur, le pouvoir de raconter des histoires extraordinaires que tout le monde croit vraies est déjà bien assez puissant.

Certaines chercheuses avancent l'hypothèse que les déesses seraient en réalité des démones, évoquées ou invoquées par les fidèles qui les Rêvent. Ce serait alors une forme non contrôlé d'appel de démon, pouvant amener des actions de la part de la Crypte et de la Police de Rêves. Vu que les croyances qui prennent forme sont surveillées par ces organismes, cela a du sens.

Il n'est pas question de laisser s'installer n'importe quoi n'importe où…

Une religion prospère facilement si elle a des croyants et aucun contradicteur. Même si dans une ville, 1% de la population croit à une légende locale, si les 99% restants n'en ont rien à faire, alors cette légende acquerra fort probablement un fond de vérité, et sans doute plus.

Cependant, si dans la population, un grand nombre de gens refusent la croyance en question, la jugeant impossible ou inacceptable, elle aura bien plus de mal à se propager et à prendre corps. La croyance des uns se heurtera à la croyance des autres, et le Khanat tentera de trouver un juste milieu entre les deux.

Ce genre de perturbations pouvant potentiellement mener à l'ouverture de fenra et de troubles sociaux au sein du Khanat, la Police des Rêves et la Légion sont particulièrement attentives à tous les désordres de ce genre, et peuvent intervenir de façon un peu musclée à l'occasion (chacune à leur façon). Tant que l'affrontement des idées et croyances se fait dans le calme et sans friction, l'expression de chacun est bien sûr acceptée.