Étymologie : de vofli (voi), qui vole dans l'atmosphère, et vindu (vid), le poison.

Les vidvoi sont une peste volante qui n'est guère appréciée. Grands comme la main, avec des ailes de cuir, un corps écailleux et une longue queue serpentine qui leur sert de balancier en vol, ils sont rapides et agiles. Leur tête est assez carrée, avec une gueule pleine de dents couvertes d'un poison des plus douloureux.

Ils sont généralement d'un vert kaki, parfois maronnasse.

Ils nichent dans les falaises. On les trouve principalement dans les Monts de Givres et jusqu'au Mont d'Ambre. Il existe aussi une variété troglodyte, qui se croise dans les lieux inhabités de Ratmidju.

Les vidvoi sont des carnivores chasseurs. Ils traquent les espèces plus petites qu'eux : insectes, autres volatiles, petits rongeurs… Dans certains cas, ils peuvent attaquer en groupe des proies plus grosses, leur poison affaiblissant leur victime jusqu'à ce qu'elle succombe.

D'autres prédateurs plus gros mangent les vidvoi à leur tour. Les pendo, entre autres, dévorent leurs œufs s'ils les trouvent et attrapent en vol les vidvoi adultes qui passent trop près du sol. Ayant le cuir épais et une certaine immunité au poison, les pendo ne craignent pas vraiment la riposte. La survie des vidvoi en tant qu'espèce tient au choix d'implantation de leur nid : aussi inaccessible que possible.

Il y a généralement une portée par an, au sortir de l'hiver. Chaque femelle pond de trois à cinq œufs.

Les vidvoi se regroupent pour nidifier. On voit alors des colonies pouvant atteindre des centaines d'individus. Les adultes se relayent pour couver les œufs et les défendre contre les prédateurs. Certains membres du nid chassent et rapportent les proies aux autres.

Lors de l'éclosion, le ballet pour nourrir les petits s'intensifient, menant à une véritable hécatombe dans la zone.

Le vidvoi est un animal semi-social : adulte, il passera une partie de sa vie à chasser seul, mais il retrouvera ses congénères pour nidifier. C'est la période à laquelle il peut chasser en groupe.

Les ra et les vidvoi ne s'entendent pas. Les vidvoi sont assez territoriaux, n'hésitant pas à attaquer des créatures bien plus grosses qu'eux qui semblent trop près de leurs nids. La morsure d'un vidvoi a tendance à s'infecter et à faire enfler la partie atteinte, le tout accompagné d'une douleur assez intense. Malheureusement, une morsure vient rarement seule. La fuite est la meilleure option lorsqu'on commence à se faire attaquer, les vidvoi ne poursuivent pas longtemps une créature aussi grosse qu'un ra, à moins qu'elle se rapproche du nid. Celles qui s'acharnent peuvent succomber sous les blessures, tombant inconscientes et dans un sale état, même s'il est rare d'en mourir directement.

Les œufs n'ont aucun intérêt gustatif, ayant une sorte d'amertume assez désagréable. Les vidvoi sont trop petits pour fournir une viande intéressante, qui est de toute façon filandreuse et empoisonnée : même bien cuite, elle donnera des maux de ventre terribles à la plus robuste des ra.

Les vidvoi sont probablement à l'origine de la cohabitation entre pendo et ra. Le pendo étant le prédateur par excellence des vidvoi, et étant d'une compagnie plus facile pour les ra, il est vu comme un allié pour éviter d'avoir un nid de ces bestioles près de chez soi.

On parle de “nid de vidvoi” pour les groupes où chacun médit des autres, fait des coups bas et se chipote mutuellement. Ce n'est pas un compliment de catégoriser un groupe de cette façon.