Les serpents de roches, ou roksins, font partie de ces créatures entre vivant et minéral. Semblables à de long bourrelets de roche, se confondant avec les stries de sable et de sel, ils sont peu mobiles. Certains n'ont pas bougé depuis des années, les plus véloces observés faisaient environ 1 mètre par jour. Leur nourriture, leur mode de reproduction, leurs habitudes sont un grand mystère. Certains scientifiques supposent qu'ils se nourrissent des minéraux sur lesquels ils passent ; d'autres qu'ils grandissent en agglomérant ces mêmes minéraux sur leur corps, par un processus magnétique mal défini.

L'étude du roksin est contrariée par deux caractéristiques : il produit des décharges électriques assez violentes tant qu'il est vivant, et étant dur comme de la roche, il n'y a pas grand chose qui peut le “tuer” en dehors de moyens qui le détruisent à coup sûr. Certains ra en gardent en captivité, parfois comme générateur d’électricité, ce qui n'est pas très fiable car les décharges restent discontinues et aléatoires, tout en étant mortelles pour le ra imprudent. Mais ces roksins en captivité ne révèlent que peu de chose : ils ne grandissent pas, ils ne s'érodent pas, ils ne semblent même pas vivants en dehors de leurs décharges irrégulières et parfois d'un vague mouvement, visible sur plusieurs heures

On distingue plusieurs variétés de roksins. Les plus communs se trouvent surtout dans le Salargug, dans les lieux très éclairés : aucun ne se glisse sous une pierre ou dans l'ombre d'une dune. L'ombre est de toute façon assez rare dans le désert. On suppose que la lumière solaire joue un rôle dans leur métabolisme ; ces serpents, s'ils sont capturés et restent à l'ombre, finissent par perdre beaucoup de leur puissance électrique.