Hantant les rêves des ra, la Police est de ces croque-mitaines qu'on évoque en frissonnant, terrifié à l'idée qu'elle vienne “rectifier” notre rêve… voire pire, effacer sommairement un ra ayant l'audace de rêver trop fort. Pour certains elle n'est qu'une invention destinée à ce que la population se tienne tranquille, pour d'autres elle est liée au pouvoir des Brumes et serait même capable d'effacer le Khanat.

Hélas la Police des Rêves existe et son pouvoir est bien réel. On prétend qu'elle sert le Khanat, mais peut-on faire confiance à des gens ayant autant de pouvoir et qui ne laissent pas leurs adversaires se souvenir de leurs actions ?

Aucun ra sain d'esprit ne rentrerait de son plein gré dans ce lieu terrifiant et mieux gardé que le Vai'tu'a. C'est le royaume des Automates de la Police des Rêves, des Automates d'un genre très particulier, calibrés pour surveiller le Rêve et l'empêcher de prendre une “mauvaise voie”. Quant à ce qui décide si la voie est bonne ou non, même à la Cour on se demande si la Police le décide elle-même ou applique réellement les Lois de la Ville et les décisions du Khan.

Certains ra travaillent pour la Police, à l'entretien des Automates et des tâches administratives obscures. Ce genre de travail est extrêmement mal vu, mais il faut bien gagner sa vie ! Ces ra ont régulièrement des pertes de mémoire et la plupart d'entre eux fuient cet antre maléfique au bout de quelques années… sans garder souvenir de ce qu'ils ont pu faire entre ses murs, en dehors d'un effroi qui les saisit à y penser.

À la tête de l'organisation on trouve la Grande Prêtresse Bonpha, assumant son rôle depuis un temps immémorial. On raconte qu'elle serait aussi âgée que le Khan, son cœur bien plus noir et desséché qu'on ne peut l'imaginer. Elle porte un masque inspiré de celui des Automates ; impossible de savoir si elle est elle-même un Automate d'un genre particulier ou un ra (mais cette dernière hypothèse semble improbable).

La Garde rapprochée de la Grande prêtresse est composée d'Automates au masque entièrement noir et au regard d'un feu sombre. Impossible de les différencier les uns des autres tant ils se ressemblent. Leur nombre est inconnu. On raconte qu'ils peuvent se fondre dans les ombres et les brumes, mais aussi marcher dans le Monde du Rêve sans pour autant dormir, ce qui semble étonnant pour des Automates. Les voir entourer Bonpha est un spectacle glaçant mais c'est quand on les croise sans leur chef qu'il faut fuir et prier tous les dieux possibles : lorsqu'ils apparaissent, la destruction la plus terrible et le néant les suivent de près.

Automates au masque entièrement blanc, ils semblent plus répandus. Les lieux où ils passent et les gens à qui ils parlent changent parfois irrémédiablement… mais pas tout le temps. Ils semblent aussi utilisés comme liaison entre le Vai'tu'a et la Forteresse. Impossible de les différencier les uns des autres, ce sont des Automates formatés dans le même moule.

Les Pacificateurs, reconnaissables à leur tenue noire et blanche si particulière¹⁾ et leur bâton, insigne de leur fonction, parcourent le Khanat dans le but de veiller à la paix… dans un style bien différent de celui des Légions.

Ce ne sont pas tous des Automates mais ils portent tous un masque²⁾ dans l'exercice de leur fonction. En fait, ils sont bien plus ra que leurs confrères plus haut gradés. Ils écoutent les histoires, avertissent quand le Rêve risque d'être mis en péril et aident les ra à rectifier les choses avant que leurs supérieurs ne soient alertés. Leur venue inquiète souvent, car elle indique que la Police veille, mais elle soulage aussi, car ces ra ont comme mission d'aider leurs semblables à retrouver d'eux-même “le bon chemin” et non de les détruire.

Le pouvoir arbitraire de la Police a un contre-pouvoir tout aussi puissant : la Crypte. Bien que les deux organismes aient des champs d'actions très différents, ils ont tous deux un pouvoir énorme qui pourrait causer d'énormes dommages au Khanat s'il était mal employé. Chaque organisme surveille donc l'autre avec méfiance. Contraints de travailler ensemble et d'unir leurs forces pour le bien du Khanat, ils ne perdent cependant jamais une occasion d'essayer d'obtenir un peu plus d'influence que l'autre, défendant chacun leur vision du “Khanat idéal”.