Deux énergies fondamentales sous-tendent le Khanat : Lakne et Zbasu.

Si le Rêve est la source du monde et ce qui lui donne sa forme, ce sont ces énergies qui l'animent, c'est-à-dire le mettent et le maintiennent en mouvement. On les trouve partout, en proportions plus ou moins importantes, et leur effet est plus ou moins visible selon les moments ou les phénomènes en jeu.

Ainsi, les fenra sont des phénomènes excessivement énergétiques, où les deux énergies s'expriment à peu près avec la même intensité¹⁾.

À un instant donné, chaque ra est plus ou moins sensible à, ou alignée sur, l'une ou l'autre des deux énergies. Ça n'a rien de fixe, cela peut même changer très vite, en fonction d'une multitude de facteurs, à commencer par leur état d'esprit, leur activité du moment, l'endroit où elles se trouvent, etc. Néanmoins, la plupart des ra ont une prédilection ou une affinité plus marquée pour l'une des deux énergies, et cela sur des durées qui peuvent être importantes. Cette affinité tend à colorer la façon dont elles font les choses, et les résultats qu'elles obtiennent : c'est particulièrement vrai de la magie, mais cela se retrouve aussi dans l'artisanat et bien d'autres aspects de leur vie. Ainsi, une ra plus proche de lakne aura plus de chance de réussir un sort lakne, et encore plus dans un environnement majoritairement porté par lakne, par exemple. Traditionnellement, les symbiotiques sont plus proches de zbasu, tandis que les extatiques ont davantage d'affinités pour lakne. Les interfacés étant plus susceptibles de varier.

De la même façon, Culno et Ratmidju, la surface et les profondeurs du Khanat, ont elles aussi tendance à être majoritairement orientées : culno avec lakne, ratmidju avec zbasu. Mais ce n'est pas un absolu, il y a des endroits résolument lakne à ratmidju (le Puits des Âmes, par exemple), et d'autres très fortement zbasu à culno.

Ce tandem d'énergies impactent plus ou moins tous les aspects du Khanat, du choix des lieux de vie et leur architecture, au fonctionnement des technologies malaisé en environnement lakne en passant par les spiritualités diverses et religions jusqu'à la faune et la flore.

Il est possible de mesurer les taux et fluctuations de lakne et zbasu grâce à un instrument (le mrenen²⁾) L'outil est assez encombrant, demandant un gros chariot pour le transporter, et d'une lecture délicate mais relativement précis, et est principalement utilisé pour des expériences scientifiques ou pour surveiller les fenra et les zones instables. Chaque Kastron en possède au moins un.

Les explorateurs ont aussi diverses techniques pour détecter des changements brutaux ; bien que moins précis, cela permet parfois d'éviter des accidents comme entrer dans une zone de fenra explosive, ou tenter un acte zbasu dans une zone saturée de lakne. Le plus connu est la boussole énergétique : une simple aiguille d'une fine lamelle de lirium sur un cadran d'ambre, son agitation témoignant de lakne tandis que l'aiguille se fige complètement quand zbasu augmente. Les chamanes apprennent aussi à contruire des “nenju'e”³⁾, assemblage de fils et de divers ingrédients tels que plumes, os, morceaux de métal, les mouvements de la toile étant ensuite interprétés. Certaines prétendent qu'un nenju'e bien construit et utilisé par une experte vaut largement un mrenen.

Tout ra connait aussi le test “de la fleur coupée”, qui peut en réalité se réaliser avec n'importe quel objet sensible à la putréfaction et à la détérioration dans le temps : lorsque zbasu est important, cette détérioration va être lente voir nulle, et à l'inverse lakne va accélérer le processus. Le proverbe moqueur “Si la fleur coupée repousse, court!” fait directement référence à ce test. Le test en question est tout de même d'une utilité très relative, chaque objet se décomposant de façon variée suivant les environnements.

Même sans outil, la plupart des ra perçoivent la coloration d'une zone de façon intuitive ; certains travaillent cette sensibilité et sont capables d'une lecture assez précise des énergies présentes.

Voir aussi :

• symbolique des nombres
• Fenra - Les sources