Les bestioles du Contrib'Atelier
Quand Framasoft organise un Contrib'Atelier au Capitole du Libre, les ra du Khanat ouvrent de grands yeux brillants à l'idée de voir de nouvelles formes de vie débarquer. Une curieuse bestiole est née, avec une étrange plante à boulotter, et voici comment ça s'est passé…
Dimanche 18 Novembre 2018, 12h32, salle B006 à l'ENSEEIHT, Toulouse. Le Capitole du Libre bat son plein, au rythme des conférences et autres ateliers. D'ailleurs la conférence de Pyg sur le bilan de Degooglisons devrait être tout juste terminée, en théorie. Dans la salle du Contrib'Atelier, située juste sous les gradins occupés par le public émerveillé, il règne une ambiance à la fois studieuse et conviviale, avec notamment OpenStreetMap qui propose de contribuer aux cartes permettant de de dégooglemapiser ; les participantes1) vont et viennent, parfois emportées par l'appel de l'estomac qui grogne son appétit pour un burger ou un poulet terriyaki des foodtrucks qui attendent patiemment dans la cour arborée.
Dans un coin de la salle, on peut aussi voir deux personnages ayant une discussion animée autour d'une feuille gribouillée et d'un ordinateur. L'un est l'organisateur de ce petit atelier d'écriture et porte le nom écureuillesque de Squeeek ; l'autre, nommé Neolinki, fait partie du projet Khaganat, lui aussi. Ceci dit, il est plus habitué aux interventions techniques, mais, ce jour là, son esprit artistique s'est réveillé et a décidé de se jeter à l'eau. La discussion semble tourner autour d'un étrange animal, ainsi qu'une plante qui ne semble pas en reste sur la bizarrerie. Une silhouette s'avance à l'entrée de la salle, semblant chercher du regard, puis, un sourire aux lèvres, GrosCaillou rejoint la tablée après avoir salué les participantes aux divers ateliers d'un geste de la main. À peine Squeeek et Neolinki ont-ils commencé à expliquer leur démarche qu'ils aperçoivent un quatrième participant qui arrive ; il s'agit de Béranger2).
– Bienvenue ! On commençait tout juste à expliquer où on en était, on va reprendre. Tu connais un peu le Khanat, l'univers de Khaganat ?
– Pas vraiment mais on m'a dit que ce n'était pas un souci pour participer.
– Tout à fait, surtout qu'on invente une nouvelle bestiole, et une plante qui va avec, donc pas besoin de tout savoir, puisqu'on crée du nouveau, ensemble, ici et maintenant ! Si ça ne t'inspire pas, on peut aussi partir sur autre chose, on est flexibles.
– Non non, c'est très bien, ça a l'air fun comme animal. Je me sens plus d'écrire que de dessiner par contre.
– T'inquiète pas, on apporte ce qu'on a envie d'apporter, l'important, c'est de se faire plaisir avant tout !
La description commence par la bestiole (qui n'a pas encore de nom) : elle est plutôt ronde avec un gros nez, de petites pattounes pataudes, et avec une grande queue en tire-bouchon, un peu comme un ressort. Difficile d'imaginer ça se promener dans nos campagnes sans faire passer un veau né trois minutes plus tôt pour un chasseur à l'agilité et la grâce d'une panthère noire en comparaison. Mais peu importe, on la rêve, donc elle existe, c'est ça, les joies du Khanat ! La plante, quant à elle, a un cycle composé de deux phases : elle est d'abord comestible par notre bestiole (qui arrache les tubercules à l'aide de sa queue tire-bouchonnée), puis, une fois digérée, repousse sous une forme toxique dont les fruits feront repousser une plante comestible identique à la première. C'est qu'à quatre cerveaux, on en a, des idées, et c'est d'ailleurs tout l'intérêt de ce genre d'atelier : la créativité à plusieurs est décuplée !
Pendant que Neolinki retourne à ses gribouillages pour refaire une version améliorée de sa bestiole suite aux bavardages, GrosCaillou s'attaque à la rédaction au propre de la description de la plante en se basant sur les notes tapées à la va-vite pendant les bavardages. En parallèle, Béranger et Squeeek se penchent sur le dictionnaire Lojban pour tenter de trouver un nom à nos deux futures entrées dans l'UM1, le wiki de la lore du Khanat. Tout ceci se passe autour de tartines d'une excellente tapenade achetée au marché, histoire de compléter les sandwichs et autres plats des foodtrucks. Les discussions vont bon train et tout le monde sourit, sauf Neolinki quand on se demande comment cuisiner la bestiole, parce qu'il commence à s'y attacher, à force…
Dimanche 18 Novembre 2018, 13h57, salle B006 à l'ENSEEIHT, Toulouse. L'heure tournant – il s'agit de ne pas louper la conférence de Pyg sur Contributopia, quand même – les comparses doivent se résoudre à abandonner l'activité avant d'avoir pu publier quelque chose d'abouti sur l'UM1. Mais ça sera fait dans les jours à venir, c'est sûr, promis. Les différents canaux XMPP permettront de finaliser le tout, toutes ensemble. Après tout, c'est là qu'on se retrouve le plus souvent vu qu'on habite loin les unes des autres.
Dimanche 18 Novembre 2018, 21h12, chez Squeeek. Pendant le dîner, les discussions ont continué avec Neolinki, ainsi qu'avec une botaniste qui passait par là. Et ça aide, d'avoir une botaniste pour créer une plante, ses questions et conseils ont permis de bien consolider le vocabulaire et le cycle de vie de notre plante ! Résultat, après manger, le pad est à nouveau ouvert et complété. La contribution continue une bonne partie de la soirée, et, même si la publication n'est pas encore prête, on sent que cet atelier a lancé une dynamique, et c'est ça le plus important ! Notre bestiole a notamment trouvé un nom : une rebto'i (littéralement queue torsadée), et la plante est une duretsi (qu'on pourrait traduire par quelque chose comme “identité commune à deux graines”). Enfin, pour le moment, mais tout change dans le Khanat, au fur et à mesure que les Rêveuses font évoluer l'univers.
Et il y en a de plus en plus, des Rêveuses, voilà qui va enrichir le Khanat d'une joyeuse diversité ! Il se peut, par exemple, qu'une graphiste reprenne les dessins de Neolinki pour en faire une vraie peinture sur toile, qui pourrait être utilisée pour illustrer l'article de Wiki. Et puis Neolinki créera peut-être la rebto'i en 3D, puisqu'il veut s'y mettre. Il faudra aussi l'animer avant de pouvoir l'intégrer dans le jeu, qui tournera peut-être avec le moteur Godot, d'ici là. Et puis on retrouvera peut-être même cette charmante bestiole dans un jeu de rôle (sur table ou en peluche faite maison au crochet dans un jeu de rôle grandeur nature), ou, avant cela, dans une nouvelle publiée sur la Mediateki. En tout cas, c'est là, en salle B006 pendant le Capitole du Libre, que ces idées ont pu germer et commencer à être rêvées après un gribouillis sur un coin de feuille, alimentées par une flopée de contributrices, toutes artistes le temps d'un rêve commun !