Le gutcagi est un petit marsupial à la fourrure couleur crème et légèrement violacée, très épaisse (ce qui lui permet de réguler sa température à la fois à la hausse et à la baisse au besoin) et très douce. Il a de grands yeux noirs lui permettant de se repérer aussi bien de jour que de nuit. Il a de grandes oreilles rondes et mobiles.

L'animal possède sur les pattes avant et arrières des griffes très acérées et solides qu'il utilise pour grimper aux salstani, les arbres aux troncs gluants où poussent les fruits dont il se régale. Lorsqu'il vient de manger, il devient très lent et très câlin, alors qu'il est souvent agressif quand il a faim ; vu ses griffes, mieux vaut s'en tenir à distance dans ce cas. Fait notoire dont on n'a pas encore trouvé les raisons, sa fourrure prend un aspect plus terne (et tacheté de blanc) quand il a faim.

Sa taille est d'environ une quinzaine de centimètres.

• terrestre arboricole pour se nourrir (ne fait pas de réserves)
• sous-terrain pour dormir et se reproduire
• uniquement présent naturellement dans l'Archipel Perdu

Une seule espèce de gutcagi a été découverte à ce jour, dans l'Archipel Perdu. Des recherches sont en cours pour en trouver dans la Jungle, où des conditions climatiques pourraient convenir si son alimentation est présente.

Le gutcagi se nourrit exclusivement des fruits du salstani, un arbre au tronc très glissant. Les fruits eux-mêmes sont très toxiques pour la plupart des animaux, et le gutcagi est l'un des rares à pouvoir le digérer. Lorsqu'il mange un fruit, il devient très lent et câlin pour quelques heures (sans quoi il est très agressif) ; d'ailleurs il ne se reproduit que juste après avoir dégusté un fruit, sans quoi il n'est pas en mesure de rester à proximité de ses congénères ou de toute autre espèce animale sans s'y attaquer violemment à l'aide de ses griffes puissantes.

Il mange le fruit entier : la chair le nourrit, et les pépins et la peau l'aident à digérer la pulpe : dans l'estomac, les pépins aident à broyer les fibres de la chair et de la peau, très fibreuse, qui permet à l'animal de ne pas avoir besoin de boire, les fruits sont suffisants pour lui fournir assez d'eau.

La toxicité du fruit de salstani contamine aussi la chair du gutcagi, le rendant inconsommable par la plupart des prédateurs. Le principal prédateur des gutcagi est le torsince, un serpent assez court mais capable d'engloutir un gutcagi d'une bouchée (il doit cependant lui briser la nuque pour ne pas se faire éviscérer de l'intérieur). Cependant, même s'il est moins sensible à la toxicité du fruit de salstani que d'autres créatures, il risque de s'empoisonner gravement avec un gutcagi qui n'a pas fini sa digestion : il ne s'attaquera pas à un gutcagi qui vient de manger. La conséquence est qu'il ne peut se nourrir que de gutcagi affamés, donc agressifs. Une fois le gutcagi digéré (après deux jours en général), les pépins du salstani seront devenus fertiles pour faire pousser un autre arbre, nécessairement loin du premier puisque, le serpent y étant allergique, il s'en sera éloigné.

Le gutcagi est un marsupial en général solitaire, il porte ses bébés (en général deux par portée) dans deux poches latérales, sur les flancs, contenant chacune une mamelle permettant d'alimenter les petits même pendant les déplacements.

La reproduction a toujours lieu juste après que les deux partenaires aient mangé copieusement (en effet, après avoir mangé, ils sont lents, il leur faut donc du temps pour l'accouplement) et soient rentrés dans l'habitat de l'un ou de l'autre.

En temps normal, il vit plutôt seul, sans quoi des bagarres éclatent sans arrêt dès que l'un ou l'autre a un peu faim ; les bagarres sont en général sanglantes et de courte durée, avec une issue dramatique pour l'un ou l'autre.

Il creuse son terrier dans la terre, ou, plus souvent, il trouve une cavité existante, éventuellement dans un trou de scoui abandonné dans une habitation de ra.

Certaines ra décadentes de l'Archipel Perdu s'adonnent à des paris sur des combats de gutcagi affamés, dont le spectacle est principalement lié au décorum, le combat en lui-même étant d'une durée très limitée. L'organisatrice est donc souvent très éloquente pour encourager les parieuses à dépenser des sommes importantes rien qu'en voyant les deux protagonistes s'agiter dans leurs cages.

La fourrure n'est que peu exploitée, c'est bien moins rentable que les paris, et les animaux sont souvent griffés partout même pris directement dans la nature.

L'élevage ne fonctionne pas, un gutcagi se laisse mourir s'il n'a pas sa liberté. Il arrive cependant qu'une ra en apprivoise un, le promenant partout ; il faut toutefois être prévoyant et avoir des fruits en réserve pour le nourrir, ainsi que des gants pour manipuler les fruits car ils sont toxiques. Il demande une attention particulière, notamment il faut lui “parler”, c'est à dire faire des sons avec la voix, voire lui chanter des chansons ou jouer de la musique, sans quoi au bout d'un moment il se lasse et finit par retourner dans la nature… ou mourir, s'il ne trouve pas d'endroit adéquat rapidement.