Imaginez un monde ancien, tellement vieux qu’il en perd la mémoire, et se reconstruit jour après jour grâce aux rêves de ses habitants. Un territoire sauvage, parcouru de bêtes féroces foulant des territoires oubliés, emplis de ruines mangées par la végétation où dansent les shamans à la lueur des feux de camp. Dans les méandres des sous-sols, des engrenages grinçants, des mécanismes cliquetants surveillent, épient, organisent. Depuis son palais de Va’itu’a, le Khan des Éons surveille avec anxiété l’avancée des Brumes et l’afflux d’Oublieux. Il espère de véritables miracles des Arpenteurs Oniriques qui doivent rêver le monde de demain.

Créer un univers, c’est donner la vie. Et s’il est bien une constante chez cette dernière, c’est d’échapper à ses créateurs. Partant de ce constat simple, le projet Khaganat ambitionne de développer un univers entièrement libre comme cadre de jeu.
Les initiateurs espèrent attirer une communauté de créatifs autour d’un projet de monde qui soit à la fois ouvert dans sa formalisation et son évolution, dans ses outils de création et de conception mais aussi dans la mise à disposition de l’univers ainsi développé.
Le résultat est en effet placé sous une licence libre, facilitant la coopération, permettant les évolutions, adaptations, transformations au fil du temps. Balayant l’idée selon laquelle un projet artistique doit être maîtrisé par son initiateur pour garder son dynamisme, le projet Khaganat estime intéressant d’envisager un univers qui échappera à sa genèse.

• les contributeurs peuvent utiliser ce qu’ils veulent du monde de khaganat dans leurs travaux propres, et faire fructifier à titre personnel leur investissement, en toute liberté ;
• les informations sont disponibles, selon un classement permettant à chacun de ne pas déflorer ce qu’il préfère découvrir en jeu. Ainsi, il est possible de proposer des alternatives, des enrichissements au monde, qui s’intègrent parfaitement à ce qui existe déjà, ou entrent volontairement en opposition, sans devoir faire valider une idée préalablement à tout développement.

Le monde ainsi créé est modifiable par n’importe qui, mais il est aussi proposé d’en fouler le sol, par le biais d’un MMORPG basé lui aussi sur des outils issus du monde libre. Depuis le 6 mai 2010, il existe le moteur RyzomCore sous licence AGPL v3, et un ensemble de données graphiques sous licence Creative Commons Paternité-Partage des Conditions Initiales à l’Identique. Le projet Khaganat s'est associé aux projets RyzomCore et RyzomForge pour aider au développement de cette plateforme. Le recours à des outils libres est également privilégié pour tous les aspects du jeu, que ce soit la documentation sous forme wiki, le portail de présentation ou le forum d’échanges. Des outils dédiés à l’interface entre le jeu et Internet seront également nécessaires, bien évidemment envisagés sous forme libre.

• une transparence accrue quant à l’usage des données, et une pérennité garantie quant à leur accès ;
• la participation à la mise au point d’une plate-forme complète pour créer un MMORPG en toute indépendance, grâce à des expérimentations, à la mise au point des outils nécessaires.

Souhaitant s’affranchir des codes habituels régissant les rapports entre les niveaux de jeu, de réalité, le projet Khaganat envisage de repenser certains rapports et attitudes habituels dans les mondes virtuels. Des niveaux de jeu dans le jeu permettront de brouiller les frontières, et de faire réfléchir le joueur à sa propre implication dans l’univers qu’il participe à créer et définir par son implication personnelle et sa présence même.
Dans les affrontements entre personnages, la notion de PwP (Player with Player) sera mise en avant, faisant écho à l’esprit coopératif que les initateurs du projet veulent lui insuffler.

• un laboratoire d’idées sur les différents styles de jeu et la façon de les faire coexister pour le plaisir de tous ;
• la possibilité d’interagir avec le monde ou ses personnages sans pour autant devoir se connecter par le client de jeu 3D.