Les ras ne connaissent pas la mort violente. Depuis toujours, lorsqu'ils tombent au cours d'un combat, ils se réveillent peu après, affaiblis et conscients de ce qui leur est arrivé. Ainsi la mort ne les prend jamais par surprise. Ils ne peuvent mourir que de vieillissement ou de maladie. Leur perception du temps leur fait donc considérer la mort sans crainte car elle n'est pour eux que la fin naturelle d'un cycle. Pourtant les ras nourrissent deux peurs fondamentales.

La peur de la Douleur est une peur primaire connue de toute créature. Chez les ras, elle est exacerbée du fait qu'ils se souviennent de ce qu'ils ont ressenti à chaque fois qu'ils sont tombés au combat. Le code d'honneur régissant les combats de source et les jeux d'arène a été mis en place pour valoriser le courage des combattants qui surpassent leur peur dans l'intérêt de tous. Ce code d'honneur réprouve l'usage de drogues analgésiques par les combattants et exige que les affrontements soient loyaux.

Les ras sont sensibles à la persistance du sentiment d'identité. Pour eux c'est cette persistance qui assure le déroulement du cycle vital. Toutefois, depuis très longtemps, les ras connaissent l'Oubli, un mal qui touchait certains aspirants chamanes qui perdaient leur identité au cours de leur transe. C'est la raison pour laquelle les Chamans ont toujours été très respectés pour les périls attachés à leur pratique. Si perdre son identité au cours d'une transe ou d'un rêve était un fait rare en raison de l'initiation dispensée à travers le chamanisme traditionnel, l’Éon des Brumes a montré combien s'aventurer dans celles-ci était périlleux. L'Oubli est un mal encore grandement incompris et qui inspire la plus grande crainte à de nombreux ras.