Projeter ses paroles: baubei
Dans l'évolution des ra, est apparu à un moment la capacité de projeter des pensées autour d'elles, ainsi qu'à recevoir ces pensées. C'est probablement apparu conjointement avec la capacité de Rêver, car le rêve, c'est ça : modifier son environnement par les pensées qu'on y projette.
Les ra ne savent pas lire dans les pensées “intimes” des autres. Mais elles peuvent discuter par la pensée. Cette capacité de projection a une limite physique, une contrainte de distance, qui fait qu'il est difficile de causer au delà d'un certain périmètre (25m sans forcer, 50m en poussant le volume). Il est aussi possible de canaliser ses pensées à un nombre restreint de personnes présentes.
Par la suite, le kom a été fabriqué pour recevoir ces émissions et les amplifier, via le réseau des minarets. C'est ce qui a permis de discuter avec des amies à l'autre bout du Khanat, comme si elles étaient dans la même pièce, ou pour se faire entendre sur une région donnée.
Ce qui veut aussi dire qu'on peut discuter avec des “ra” dont les organes vocaux ne sont clairement pas fait pour fonctionner de la même façon. Discuter avec une mumut-ra, un pendo-ra… C'est possible, même si pour autant le langage ne sera peut-être pas le même. Plus classique, les ophidra n'ont pas du tout les mêmes capacités sonores que les ucikara ou les spadzura, ce qui ne pose pas de souci pour une communication mentale.
L’émission de son reste cependant présente chez les ra comme lors d'un cri de surprise ou de douleur et accompagne la communication.
La communication passe globalement par des gestes et des sons, mais ce sont des informations qui peuvent être superflues dans certaines circonstances sans rien enlever à la clarté du message. Même dans le blizzard, le baubei se fait entendre.
Dans toute la diversité du Khanat, il existe bien sûr des comportements divergeant de ra amatrices de conversations. De même, l'utilisation de son est appréciable dans des lieux favorisant sa réverbération comme des grottes par exemple.
De nombreuses ra ont adopté l'utilisation conjointe du langage vocal et du langage projeté. C'est particulièrement apprécié en musique, où le chant accompagne les mots projetés : la sangakanat est un exemple des variétés de chant, sifflement, meumeument, résonance de paroi creuse, etc. On retrouve aussi l'usage de la vocalisation dans des rituels ou encore de la magie.
En groupe, en privé et sur le kom
Il n'est pas très difficile de projeter ses mots autour de soi, accessible à qui veut entendre. Cela demande un peu plus de concentration de parler à une personne précise dans un groupe et d'être entendu d'elle seule. Toutes les ra apprennent rapidement à le faire, mais certaines s'emmêlent parfois dans leurs réponses, projetant à la mauvaise personne, ce qui peut donner lieu à des quiproquos intéressants.
La même concentration est nécessaire pour cibler un canal sur son kom, avec les mêmes risques de s'emmêler parfois les pinceaux.
Les conversations privées sont particulièrement utiles dans les réunions et les lieux bondés, permettant de discuter sans déranger tandis que les oratrices lénifient l'entourage. Mais il importe de ne pas révéler ses activités par des mouvements ou des sons, c'est assez mal vu de faire autre chose que de se concentrer sur l'écoute de la personne qui s'exprime au groupe.
Tenir plusieurs conversations en même temps (privées, ou sur divers canaux de kom) demande une certaine gymnastique mentale, que chacune gère plus ou moins bien. C'est pour cela que les kom sont équipés de mémorisateurs, cela permet de détourner son attention d'une conversation, puis de rattraper ensuite le fil l'air de rien.
Au même titre que l'on peut bâillonner un ra pour lui ôter la vocalisation, cela est aussi possible pour la projection et demande :
- dans le cas d'une absence de kom, un simple éloignement à une distance suffisante pour n'avoir aucun récepteur des pensées projetées
- l'absorption d'une substance dédiée inhibant la capacité de projection, ce qui fonctionne même en présence d'un kom.