L'Onirisme est un syncrétisme qui trouve ses origines dans les mythes primordiaux ucikara, quetzara et ophidra. Rassemblés sous le titre des Mythes de l’Éclosion, ces récits métaphoriques élèvent des créatures au rang de déités. Hérités de la tradition orale des premiers peuples, ils témoignent des manifestations légendaires du pouvoir onirique des ra.
Les oniristes considèrent le rêve comme l'instrument de la destinée ranique. Le rêve est également un monde à part sur lequel le temps n'a pas prise. Il ne s'exprime dans le monde matériel qu'à travers les actes de ceux qui le servent. Rêver, entrer en résonance avec le monde du rêve, équivaut à expérimenter l'extase. Cette pratique de transe onirique est appelée sevo'a, ce qui signifie “la voix du rêve” en langue sacrée. Elle recouvre différentes formes de rituels chamaniques permettant au rêve d'influer sur le monde matériel. Les chamanes sevo'a supervisent également les rites d'accès à certaines castes dites extatiques.
Les oniristes affirment que le Khanat est modelé par les rêves de ses habitants. Si suffisamment de ra croient en quelque chose, cela devient réalité au mépris des lois universelles de la physique et de la causalité. En fait ces mêmes lois peuvent être changées par les croyances des ra. Si ce discours peut paraître radical, l'onirisme est toutefois répandu dans la population, en particulier à culno, où la transe onirique apparait comme un moyen de comprendre le monde et son origine.
Les espèces ra se différencient des autres créatures de Khanat par leur capacité à rêver et leur immortalité. Selon les oniristes, l'immortalité est un don du Rêve. La thèse qu'ils défendent est que l'aptitude des ra à revenir des Brumes est le pendant de leur faculté à accéder au monde du rêve. Ils voient également dans la singulière façon dont le temps affecte l'apparence des ra une autre manifestation du Rêve. En effet, d'après eux, les signes de l'âge ne reflètent que la manière dont un ra se rêve lui-même.
L'onirisme est la plus ancienne forme de culte si bien que même les adeptes d'autres croyances ne peuvent ignorer son existence.
L'onirisme ne conteste pas la conception dualiste très influente dans la culture impériale et entretient donc des relations sereines avec l'ordinance, excepté au sujet de l'analgésie qui demeure une pratique sevo'a polémique et marginale.
L'onirisme juge impies les vues de la secte Brumaire, qui brise les tabous les plus fondamentaux et pervertie le caractère sacré des Brumes.