Aux yeux de l'administration du Khanat, les ra sont identifiés par un identifiant unique, appelé aussi matricule. C'est une combinaison unique de chiffres et de lettres, lié à un ra grâce à une intervention magique1). Le ra reçoit ce matricule à l'occasion d'une des nombreuses interactions avec les services de l'Empire : déclaration à la naissance, utilisation d'un revif avec Revinc, recensement, passage au Dispensaire, ouverture d'un compte à la Banque Centrale… Ensuite le matricule est lié à la nature du ra de façon indissociable. Seules les Brumes ont le pouvoir de défaire ce lien, sans doute parce qu'elles changent en même temps la nature du ra.
Ce matricule est utilisé pour garantir l'identité d'un ra, mais seuls les services assermentés par le Khanat peuvent le vérifier. Ils peuvent fournir une attestation au ra qui en fera la demande, afin qu'il puisse justifier de son identité face à des ra non assermentés, mais ces papiers sont relativement faciles à contrefaire et de toute façon, il ne présente que le chiffre du matricule, ne révélant rien de la filiation ou du nom d'usage.
Suivant les espèces et les régions, la notion de famille est assez différente et la nomination change.
Les ucikara du peuple N'Shali N'Bhali ont une structure patriarcale, les noms des individus sont composés d'un prénom, du nom de leur père et du nom du père de leur conjoint(e). La tribu d'appartenance peut également être renseignée lors de cérémomies telles que des mariages. Exemple : Narie Belshi Kheps des Zoulkoums.
Les Ophidra ne connaissent pas la parentalité. Tous leurs œufs sont rassemblés et protégés collectivement, si bien que c'est la communauté qui est responsable de chaque nouvelle couvée qui éclot. Le nom de l'individu est composé de son prénom (qu'il se choisit lui-même lors d'une cérémonie à partir d'une particule de son mantra d'heritage) et de son nom de couvée (un nom poétique décrivant le moment de l'année ou les circonstances dans lesquelles l'éclosion a eu lieu). Exemple : Zel'dan Cisglatar2).
Les ucikara des Monts de Givre ont une culture totémique très affirmée. Les individus sont placés sous la protection d'un Totem ; ceux partageant le même clan totémique, même sans être du même sang, se considèrent comme une famille. Par ailleurs, les noms des enfants font souvent référence à un ancêtre de leur clan totémique. Exemple : Papillon virvoltant dans la rosée d'un matin de printemps “Illion” (ancêtre protecteur : Rosée d'un matin de printemps sur une toile d'araignée) ; Mehteh soyeux gardien d'un sumruku bleu “Tehsoy” (ancêtre protecteur : Sumruku bleu porté par le vent du large) du clan Mehteh Élégant.
Nombre de groupes ratiques espèrent, ou croient, qu'il est possible de transmettre les qualités d'un ra à un autre. Ainsi, lors de la cérémonie du nom3), le cmedu'a4) partage son nom avec son cmeve'a5). On espère que la cérémonie permette de partager également les qualités, mais il est plus probable que ce soit l'implication du cmedu'a dans la vie future du jeune ra qui assure une certaine transmission de savoir, de comportement, ou d'habitudes… A moins que ce ne soit vraiment magique, qui sait…
Dans les maisons nobles et puissantes de Natca, le choix des cmedu'a est l'objet de tractations longues et complexes, et sert également à renforcer des alliances politiques ou économiques en tissant des liens avec d'autres maisons alliés. Ou potentiellement ennemies.
C'est ainsi que Deton'i, Sarvazin'i, Fremden'i, Polkur'i, et Ridan'i sont devenus les cmedua de Zelezin (dans ce texte). Qui, au passage, est devenu Zelezin'i, puisqu'il avait eu sa Cérémonie du nom.
Il arrive aussi que, pour perpétuer la mémoire et les qualités de ra disparus dans un fenra, on donne leur nom aux jeunes du clan ou de la tribu.
N“hésitez pas à compléter avec tous les peuples et à inventer des règles. Bon, et on peut aussi avoir le classique “prénom et nom du père/de la mère”. Mais quel ennui !
Rien n'oblige à porter son nom de famille et beaucoup de ra changent de nom au cours de leur vie. Que ce soit des surnoms, plus rapide à dire, plus simple à prononcer ; des noms gagnés lors d'action spectaculaires (comme dans l'arène) ; noms donnés lors d'adoption par une autre société ou tout simplement parce qu'on a envie de “se faire un nom” qui soit unique. Enfin les Oublieux se retrouvent souvent obligés de s'inventer un nom avant de retrouver leur nom d'origine.
Cette pratique du surnom, répandue dans tout le Khanat, est si commune que la plupart des ra se font surtout connaître avec leur cognomen. Cela donne dans certains cas6) des situations amusantes où le ra se voit débiter la liste de ses noms, depuis celui qu'il a eu à la naissance jusqu'à sa situation actuelle.