Les chemins de force sont assurément les routes les plus agréables à utiliser. Très communes à Natca et à proximité, leur maintien dans les terres les plus lakne devient vite laborieuse.
Un tronçon de chemin de force est habituellement constitué d’une voie basse, réservée aux piétons et véhicules lents, et d’une voie haute, pour les véhicules rapides, chaque voie étant un champ de force (d'où le nom). Tous les 10 mètres, un pylône de chaque côté de la voie renforce le champ de force et évite que des trous n’apparaissent dans sa structure. On trouve tous les 5 km environ un régénérateur de champ mineur, et tous les 30km un régénérateur majeur, souvent couplé à un minaret.
La surface du champ est plane entre deux pylônes. Elle est translucide, légèrement bleutée et luminescente, parcourue de motifs hexagonaux. Le champ émet un son à peine audible lorsqu’il est en bon état, sorte de bourdonnement bas, qu’on entend surtout quand on colle l’oreille contre. Il reste à une température constante de 20°C : à culno, lorsqu’il neige, les abords du chemin restent dégagés.
À la surface, la voie haute offre une légère protection contre les éléments aux utilisateurs de la voie basse ; cependant les côtés ne sont pas protégés et une pluie de biais mouille les voyageurs. La voie basse est accessible à qui le souhaite : on y trouve donc piétons, montures, chariots… Dans les zones où la circulation est dense, il arrive que les voies basses soient séparées suivant le type d’utilisateurs (piétons d’un côté, véhicules de l’autre), sans que cela réduise le concert des avertisseurs sonores.
La voie haute est réservée aux véhicules de type Véloce (autorisation impériale n°14557a48) et est toujours divisée en deux : d’un côté la direction vers Natca, de l’autre en s’en éloignant, ce qui évite les collisions frontales. Tout individu ou véhicule utilisant la voie haute sans autorisation s’expose à une amende importante (et risque aussi un gros accident).
Le champ de force demande beaucoup d’énergie pour fonctionner. Les “régénérateurs” mineurs et majeurs servent à acheminer cette énergie.
Situé en moyenne tous les 30km de voie, un régénérateur est un bâtiment trapu, s’enfonçant profondément dans le sol pour s’alimenter à une énergie zbasu aussi pure que possible. Dans les zones où cette dernière est difficile à atteindre (en jungle par exemple), diverses machineries visent à compléter ce qui est prélevé avec d’autres énergies, entre autres l’électricité (via l’énergie solaire, hydraulique ou éolienne). Cela donne des mélanges d’énergie zbasu et lakne, qui ne favorisent pas la pérennité des installations et demandent donc bien plus d’entretien.
Les régénérateurs étant des bâtiments importants et demandant une main d’œuvre sur place, ils sont généralement couplés aux minarets ainsi qu’à des relais postaux et offrent donc de quoi dormir et se ravitailler pour les voyageurs utilisant les chemins de force. Ce sont aussi des arrêts pour les voies hautes, bien qu’ils ne soient pas tous desservis avec régularité.
D’une taille modeste (sortes de gros cabanon), les régénérateurs mineurs servent principalement à unifier le courant entre deux régénérateurs majeurs et à permettre que l’énergie alimentant les champs de force reste la même tout au long de la route. Ils captent aussi l’énergie zbasu environnante, mais sans aller la chercher profondément sous terre.
Les pylônes servent principalement à marquer les limites du chemin de force. On raconte que, dans certains cas, ils peuvent être configurés pour étendre le champ en hauteur ou en largeur.
Ils ont un rôle similaire aux régénérateurs mineurs pour ce qui est de la régulation des champs. Un chemin où quelques pylônes manquent va avoir des “trous” de façon aléatoire dans son revêtement, rendant son utilisation moins agréable, voire potentiellement dangereuse, pour les voyageurs.
Les champs de force des voies sont générés par des krili rouges présents dans les pylônes, dont la force est focalisée par des krili bleus sous la forme de dalles planes et jointes. Ce sont les motifs hexagonaux qu'on peut discerner à la surface des voies.
La technologie qui permet de recharger en continu les krili rouges et bleus (ainsi que les krili catalyseurs jaunes) nécessite une grande précision dans la production et le placement des krili. En environement lakne, les déchargements erratiques de krili ajoutent aux difficultés du terrain pour la maintenance des chemins de force, et la plupart des pylônes incluent des redondances pour y pallier en attendant l'intervention des équipes de maintenance.
Les chemins de force sont la propriété de la Légion. Les légions locales assurent la construction et l’entretien de ces routes. Au besoin, elles peuvent déployer rapidement des voies temporaires pour le transport des troupes ; la Légion préfère cependant investir durablement, installant ces voies sur des terrains solides, veillant à limiter le risque qu’une catastrophe naturelle vienne mettre à mal ses installations, et entretenant soigneusement les lignes déjà en place avant d’envisager d’en construire de nouvelles.
C’est la Légion qui régule l’utilisation des voies hautes, interdisant certains types de transport. On a coutume de dire que grâce à ses chemins de force, si la Horde sang apparait dans la baie de givre, il lui faudra des mois pour atteindre Natca, tandis que la Légion sera sur elle en quelques jours.
On raconte que chaque régénérateur majeur possède un centre de contrôle sur les voies qu’il alimente, et qu’il peut de là agir sur le trafic et entre autres bloquer les véhicules sur la voie haute ; que tous ces centres envoient leurs données au Quartier Général de la Légion à Natca et que, de là, tous les transports sont surveillés et peuvent être contrôlés.
Au grand dam des marchands, les voies hautes ne sont pas autorisées pour le transport des marchandises en grandes quantités. L’utilisation des voies hautes est extrêmement règlementée, sur des points qui paraissent parfois étranges aux néophytes, mais qui ont tous une bonne raison d’être.
Si les chemins de force sont largement utilisés dans les plaines d’Astharie, où le terrain se prête bien à leur implantation, leur usage se réduit dans d’autres zones :
Cependant, la plupart des kastrons du Khanat, et tous ceux d'importance stratégique, sont accessibles via les chemins de force.