Les unités mémorielles peuvent concerner deux types d'objets. Il s'agit à la base d'une technologie permettant de fixer ses souvenirs, ses connaissances, qui peuvent ensuite être “lues” par d'autres personnes. Par extension, cela désigne aussi tout objet permettant de transmettre la mémoire : livres, stèles, enregistrements sonores et visuels sur tout type de support.
La longévité, l'effet des traumatismes et l'influence des Brumes peuvent amener des phénomènes de pertes de mémoire, et aucune ra n'est à l'abri. Or, sans souvenirs, que devient notre identité ? Pour contrer ces mécanismes d'Oubli, les ra ont mis en place de nombreux moyens pour fixer la mémoire, et pour la retrouver si leur intégrité personnelle est mise en cause. Ainsi, on trouve régulièrement des journaux, des stèles, des traces, dans les lieux les plus incongrus, perdus lors d'un accident. La plupart des ra notent leurs mémoires de temps à autre. Les plus prévoyantes vont même jusqu'à en déposer régulièrement des copies dans la bibliothèque du Dispensaire pour les aider en cas d'Oubli particulièrement important.
Si les krili mémoriels restent la panacée en terme de conservation, ils restent coûteux : leur faible abondance tout autant que les traitements nécessaires pour les rendre utilisables en lecture/écriture en font un produit (proposition : réservé aux données les plus importantes) (pas de luxe, je cherche le mot… je veux dire que tout le monde n'en a pas une bibliothèque). Par ailleurs, leur énorme capacité de stockage permet à la plupart des ra de se satisfaire d'en posséder un seul, généralement lié à leur Kom.
D'autres supports ont vu le jour. Parfois moins durables, souvent plus encombrants, ils ont le mérite de pouvoir se fabriquer et s'échanger facilement. Le papier (et les petits carnets) sont extrêmement populaires. Monuments et cavernes se voient décorés et gravés pour figer des histoires locales. Les peintures (sur toiles, sur peau, sur bois, etc.) permettent de restituer des scènes. Les sons et musiques se transmettent sur des rouleaux sillonnés. La liste n'est pas exhaustive, l'inventivité des ra étant sans limite lorsqu'il s'agit de transmettre leur mémoire.
Les krili mémoriels sont le nec plus ultra de la conservation mémorielle. Légers, quasi-indestructibles, d'une grande capacité, ils peuvent être interprétés par les Kom et d'autres machines, permettant de partager sons, images, émotions. Tous les kom sont d'ailleurs équipés d'un krili mémoriel, généralement assez petit pour les versions de base, mais qui peut être changé pour un modèle plus haut de gamme.
Tous les krili peuvent potentiellement être traités pour devenir support de mémoire, même si les blancs sont généralement plus adaptés. Un krili blanc de qualité 1 peut contenir quelques siècles de souvenir.
Voir Les cristaux de pouvoir : krili pour plus d'informations sur leurs traitements et capacités.
Un krili se charge en projetant ses pensées dans ce dernier. Les pensées en questions peuvent être stockées de façon plus ou moins bien structurées suivant la capacité d'élocution de la ra, et plusieurs séances d'enregistrements successives rendent la lecture “à froid” difficile. Il est donc nécessaire d'utiliser un outil de tri et décodage1) pour consulter les informations. Passer par le même outil pour l'encodage assure que la mémoire sera plus facilement consultable et c'est pourquoi la plupart des ra utilisent pour cela leur Kom, dont la technologie est standardisée.
Il est extrêmement difficile d'effacer un souvenir d'un krili. Même réduit en poussière, ce dernier peut continuer à transmettre des brides, pour peu que quelqu'un tente de les écouter. Des techniques d’obfuscations existent pour empêcher d'accéder à certains souvenirs problématiques trop facilement. Il est aussi possible d'effacer en partie un contenu, mais il restera toujours des “fantômes” dans le krili, qu'une chercheuse reconstituera avec un peu de temps. Il arrive que certaines parties se corrompent parfois, en particulier si le krili est exposé très longuement à un environnement lakne, par exemple en restant en bordure de la mer des Brumes. Seules les magies oniriques peuvent altérer réellement un krili, ce qui n'a rien de surprenant, puisque la capacité de projeter ses pensées est directement liée à la capacité de Rêver.
La plus connue est celle que vous consultez actuellement, et qui a été dupliquée sur de nombreux supports au cours des Éons. L'Unité Mémorielle Primaire, abrégée UM1 (avec ou sans les points), a pour ambition d'être le reflet de la mémoire du Khanat, afin que toutes les ra puissent retrouver les informations essentielles même après une perte de mémoire sévère.
Les plaquettes de lirium sur lesquelles ce savoir antique est consigné ont une certaine valeur auprès des collectionneuses, même s'il est délicat de savoir lesquelles ont réellement été rédigées par Tso Hyt-Sen et lesquelles sont des fausses.