Les N'Shali N'Bhali constituent une myriade de tribus nomades qui parcourent le Grand Désert du Ponant, qu'ils nomment N'Humro dans leur langue (dérivé de la langue sacrée nunm'ro : mort). L'appelation a d'ailleurs été reprise par les explorateurs du Khanat lors des premiers contacts, voilà des Éons, après celui de l'Hégémonie en tout cas. Les tribus sont installées dans une savane très aride, et vivent de troupeaux de
branaz, qu'ils nomment les N'Shali. Ce sont eux qui sont à l'origine de leur domestication, et ils en fournissaient des troupeaux aux émissaires du Khan en guise de tribut pendant très longtemps. Ils tirent leur richesse de ces animaux, dont ils utilisent tout : le lait et le sang comme boisson, la chair comme aliment, la graisse comme moyen d'éclairage, la bouse comme chauffage, le cuir comme vêtement, les os comme outils et parures... La richesse d'un N'Bhali se compte en tête de N'Shali. Les N'Shali sont généralement couleur sable, mais certains naissent d'autres couleurs, et ils deviennent alors sujet de fierté et de richesse pour leur propriétaire.
Les troupeaux sont menés de points d'eau en point d'eau, de bosquets en bosquets, selon la météo et les saisons. Chaque tribu est menée par un Ancien, nommé le N'Azpel Patfé (vient de la langue sacrée : branaz pe le patfu, le père des gros nez), qui a droit de vie et de mort sur les membres du groupe. Il décide des déplacements, représente le groupe auprès des étrangers... Il supervise aussi les mariages, qui ne peuvent avoir lieu qu'avec un membre d'une autre tribu. Il est de coutume que le marié offre à la tribu de sa promise des N'Shali femelles, et la mariée des N'Shali mâles. La quantité de chaque est toujours l'occasion de longues discussions et d'ergotages sans fin, en buvant le Shalé, boisson à base de lait fermenté de N'Shali.
Les N'Shali N'Bhali méprisent les sédentaires et voient dans leur existence nomade la conformation au monde, qui est perpétuel changement.
Les jeunes mâles doivent tuer un
N'Dgen-Bondz pour faire valoir leur statut d'adulte. Une fois cela fait, ils adoptent pendant leur célibat une coiffure particulière, très colorée et sont considérés comme les guerriers de la tribu. Ils sont très fiers, et arborent leurs lances de chasseur avec gloriole. Certains deviennent de célèbres gladiateurs des Sources, comme le fameux Spatarkus (rafsi de spati, plante ; tar rafsi de tarci, étoile et kus rafsi de kusru, cruel), dont la lance lui a valu tellement d'acclamations et de victoires qu'il a été invité par le Khan à Va'itu'a.
Ils sont hospitaliers avec les étrangers mais on dit que trahir leur confiance équivaut à se rendre ennemi de toutes les tribus du désert, les rumeurs parcourant la savane aussi vite qu'un branaz au galop.
Des légendes parlent d'un palais abandonné, du N'Azpel Bratfé, qui aurait été leur roi pendant des Éons passés. Il aurait élu domicile dans une zone emplie de richesse, et aurait forcé toutes les tribus à lui faire hommage. Il menait lui même un contigent de cavaliers lanciers légers pour le Khan. La mémoire de l'emplacement de son palais a été perdue, certains disent que ce devait être un camp nomade, d'autres que c'était peut-être une zone souterraine.