Le lirium est un métal aux propriétés étranges, utilisé principalement pour la fabrication d'objets occultes.
Le lirium brut et non raffiné n'est qu'un métal inerte, très dur et cassant, de couleur gris clair et terne (voir plus bas “Lirium Blanc”). Avec les bons traitements, il devient un métal aux propriétés étonnantes, avec un aspect semblable au mercure.
Le lirium raffiné reste solide jusqu'à une température de 400°C, après quoi il commence à fondre et devient liquide. Cependant en refroidissant, il ne retrouve pas son état solide à la même température : il doit être amené à une température de -50°C pour redevenir solide, quelque soit le temps qu'il aura passé sous forme liquide et à température ambiante auparavant. Aucune expérience n'a pu démontrer qu'il pouvait atteindre un aspect gazeux.
Le lirium raffiné est à l'origine de nombreux troubles temporels et sensoriels et doit être manipulé avec précaution, particulièrement sous sa forme liquide, où il révèle toutes ses qualités. Le lirium liquide reste fondamentalement instable : une recette éprouvé peut soudain le voir exploser, figer le temps, faire descendre la température de façon excessive ou animer tous les krili dans une zone.
Il se combine très bien avec de nombreux éléments, leur transférant une partie de ses propriétés et révélant leur possibilités. Son utilisation la plus fréquente est celle qui permet la création de miroirs obsidiens, qui suivant leur paramétrages peuvent permettre de voir des paysages distants ou de les rejoindre.
L'un des seuls endroits où le lirium existe à l'état naturel est le Salargug. Des textes font aussi mention de mines dans la Jungle et Itsmir, mais elles ont disparu depuis longtemps. Cependant, il est exploité depuis des Éons et les chasseurs de trésors chanceux peuvent trouver des objets contenant du lirium dans tout endroit ayant été habité.
Sous sa forme naturelle, le lirium s'étend en long filons de moins d'un centimètre de diamètre, se divisant par moment pour former des poches plus denses, entre 25cm et 80cm de diamètre, avec des formes complexes et souvent symétriques. La forme particulière du lirium à l'état brut a amené les ra à parler de “fleur de lirium”.
Il est enveloppé dans une gangue de roche composé de silice, que les mineurs peuvent détruire sans risque, le lirium dessous étant extrêmement dur. Une fois extrait de sa gangue, le métal a une teinte gris fade, terne.
Sans couper son lien au filon, les mineurs vont à ce moment appliquer sur chaque fleur une huile spéciale et la faire pénétrer jusqu'à ce que le lirium acquiert le poli d'un miroir. Si le lien entre la fleur et sa “tige” est brisé avant que l'huile n'ai été correctement appliquée, le lirium extrait n'aura pas toutes ses qualités.
Une fois la fleur parfaitement imprégnée, vient l'étape de “l'éclosion”. Un ouvrier spécialisé viens frapper la fleur à divers endroits avec un outil ressemblant à un diapason, jusqu'à ce que le lirium se mette à vibrer, émettant alors une sorte de chant très bas. Après quelques jours à résonner, la fleur se détache de la “tige” qui n'a pas été huilée.
Les fleurs de lirium sont alors ramassées et amenées aux ateliers de raffinage. Là, le lirium va être chauffé à très haute température, se transformer en liquide, qui sera ensuite refroidi en lingot ou immédiatement transformé pour divers usages.
Le lirium blanc est le nom donné au lirium brut, qui n'a pas été imprégné de l'huile, qui n'a pas correctement résonné ou qui a été cueilli de force. Ce lirium est brut et sans aucun intérêt. Le huiler et faire résonner après coup ne donne en général aucun résultat. Les ingénieurs pensent que cela est dû au fait que le lirium ne peux pas se transformer tant qu'il est en contact avec des matières “viles” et que le processus d'extraction du lirium doit sa réussite au fait que ce dernier est maintenu en l'air, tenu uniquement par le filon qui le soutiens, ce qui lui permet ensuite de résonner correctement et de ne pas être contaminé par des éléments autre que l'air à l'étape de l'huile1). Des mages prétendent être capable d'activer du lirium blanc, suivant des recettes qu'ils préservent soigneusement et qui ont l'air d'être plus coûteuses et complexes que le lirium raffiné classique.
Ce lirium blanc peut cependant être fondu à très haute température (plus de 1000°C) et moulé en pièces diverses. Ces dernières sont extrêmement solides si elles sont de petites tailles (pouvant tenir dans une main), mais ont tendance à casser selon des lignes invisibles si elles sont plus grosse (aucun outil ne les ébrèchent pour autant). Certains utilisent donc un assemblage de petites pièces pour faire des armures à l'épreuve des balles. Cependant, se promener avec une tel armure dans le Salargug peut éveiller bien des convoitises, ces fragments de lirium blanc étant aussi utilisés en tant que monnaie.
Même fondu, le lirium blanc ne se combine pas avec d'autres métaux et éléments. Chauffer du fer et du lirium ensemble donnera des morceaux de fer et de lirium intriqués, mais pas un alliage. Pour faire les pièces de monnaie, on moule un peu de lirium, qu'on inclut ensuite dans un autre alliage, donnant ainsi des pièces bicolores.
Le lirium reste un élément rare et extrêmement coûteux. L'extraction d'une seule fleur de lirium prend en moyenne une quarantaine de jours. L'huile avec laquelle les fleurs de lirium sont enduites est une recette spécifique, demandant entre autre des produits de la Jungle et du Delta, qu'il faut acheminer jusqu'au site d'extraction. Le raffinage diminue d'environ 20% la quantité de lirium et présente beaucoup de risques pour les ouvriers chargés de manipuler le lirium liquide.
Il est par ailleurs l'objet d'une forte demande de la part des mages en tout genre, étant la base de nombreux rituels et objets pratiques pour les Arts. Même s'il faut en général très peu de lirium pour beaucoup d'effet, il reste excessivement coûteux à obtenir.
Dans le Salargug, le lirium sert d'étalon à la monnaie locale, bien qu'aucune pièce ne contienne véritablement de lirium activé ; les pièces ayant la plus forte valeur ont cependant plus ou moins de lirium blanc dans leur composition, provenant de fleurs mal préparés ou des filons. Ces pièces n'ont évidement aucune propriétés magiques et sont absolument inertes et sans danger.