Le jeu de xa (« 6 » en langue sacrée), communément appelé jeu des ra tellement il est populaire est le jeu de société qui se rencontre dans pratiquement toutes les cultures du Khanat, sous une forme ou l’autre. Ses principes de base en permettent une variété infinie dans la mise en œuvre et les variantes, ce qui explique son succès à travers toutes les cultures. Cela est peut-être aussi dû à son rapport extrêmement fort avec la vision du monde qu’ont les ra.
Les règles de base en sont très simples : il s’agit d’un jeu collaboratif dans lequel les joueuses s’efforcent d’avoir le plus d’énergie zbasu et lakne dans le Khanat. Cela se fait en symbolisant chacune des énergies par un type de pion, et en les déplaçant peu à peu. Le but est d’éviter d’avoir des fenra qui détruisent l’équilibre. Il existe néanmoins des versions dites « à une, deux, trois (ou plus) fenra » où le jeu peut se poursuivre malgré un nombre déterminé de fenra.
Il faut bien voir que c’est un jeu conventionnel dont la plupart des règles peuvent être modifiées par les joueuses au début de la partie. Il suffit que tout le monde soit d’accord et que ses principes fondamentaux de recherche collaborative d’équilibre demeurent. On peut aussi jouer tout seul.
L’exemple suivant est tiré des règles les plus souvent montrées aux Oublieux au sein du Dispensaire, car elles sont simples. On l’appelle communément la version du ra des Brumes ou des Oublieuses.
Le plateau de jeu est divisé en 12 cases et on doit se munir de deux types de pions, bien distincts. En prévoir 25~30 de chaque type permettra de faire de nombreuses parties avec des variantes.
Au départ, on place 4 pions de chaque type dans deux cases, à l’opposé l’une de l’autre. On détermine ensuite la façon dont les pions tourneront sur le plateau. On fixe aussi à cette occasion l’alternance des joueuses, en sachant qu’on peut choisir de jouer sans influencer les décisions de jeu de l’autre ou, au contraire, convenir qu’on peut se donner des conseils les unes aux autres.
Ensuite la première joueuse prend un des tas et en sème le contenu un pion à la fois dans les cases suivantes, en choisissant quel pion elle place dans chaque case.
Si la dernière case où elle pose un pion recèle à la fin de son tour exactement le même nombre de pions zbasu et lakne, elle doit y ajouter un nouveau pion de son choix.
C’est ensuite au tour de la joueuse suivante de procéder.
L’événement à éviter est d’avoir plus de 6 pions dans une case, auquel cas on a une fenra : les 7 pions sont retirés du jeu et on compte le nombre de pions sur le plateau de jeu si on souhaite connaître le score de la partie.
Dans le cas des parties dites « à fenra », le jeu n’est pas terminé, la case est effectivement vidée, mais le jeu continue tant qu’on n’a pas subi le nombre de fenra déterminé.
À noter que si une joueuse dépose son dernier pion dans une case qu’elle équilibre à 3 pions lakne et 3 pions zbasu, elle doit ajouter un autre pion, ce qui fait une fenra.
Le jeu est tellement populaire qu’il a donné lieu à certaines expressions ou dictons :