Le groska est une créature imposante, plus haute qu'un ra, véritable seigneur dans les territoires où il élit domicile. Massif, parfois même qualifié de “gros patapouf”, sa taille et sa force font qu'il a rarement besoin de se battre et ne craint pas qu'on vienne le déranger. Un individu adulte pèse environ 3 tonnes et fait 6 mètres de long.
C'est un quadrupède, bien qu'il puisse se mettre sur ses pattes arrières et se servir de ses pattes avant pour attraper sa nourriture. Il possède de longues griffes de plus de 30cm de long. Sa longue queue lui sert alors d'appui, pour se stabiliser.
Il est couvert d'un poil ras, dans les tons bruns, avec des tâches rondes plus sombres, dont deux sont situées autour des yeux.
On le trouve dans les plaines d'Astharie, assez fréquemment, mais le groska étant par nature assez voyageur, des représentants de l'espèce ont été aperçus dans tous les kastrons ou presque. Les territoires les plus gelés de la baie de Givre et les plus arides comme le Salargug semblent délaissés, sans doute parce qu'il est difficile d'y trouver de quoi nourrir une créature si imposante.
Il a un régime omnivore, se nourrissant principalement de petits animaux (rongeurs, comme les scouis) et à l'occasion de créatures plus grosses (pendo, murbaz), de fruits, de champignons et de tubercules. Il apprécie les sucreries et dévaste avec application les ruches. Il ne dédaigne pas passer après les chasseurs, lorsque ses derniers ont attrapés leur proie mais avant qu'ils la dévorent.
Le groska est un animal pacifique, très placide… et heureusement. Tant qu'on ne le contrarie pas, il y a peu de risque qu'il se montre agressif. Cependant, s'il s'intéresse au contenu d'un sac à dos ou au repas qui cuit sur le feu d'un promeneur, il est conseillé de tout lui laisser sans se montrer jaloux, car tenter de sauver son repas risque d'amener à un revif rapide. Un proverbe dit “Toutes les gamelles de la maison appartiennent au groska”, car il finit toujours par obtenir ce qu'il veut.
Aucune archive ne mentionne qu'un groska ait pu être apprivoisé ; on note cependant des cohabitations harmonieuses ici et là, en général parce qu'un ou plusieurs ra veillent à ce que le groska local soit suffisamment nourri pour ne pas chercher à venir dans les maisons ou déranger les cultures.
Tant qu'il ne dérange pas les ra, ces derniers préfèrent le laisser tranquille : la chasse au groska est un sport dangereux, car la bête est très puissante et son cuir extrêmement épais. Cependant, il arrive qu'un groska s'installant trop près d'un village cause tant de ravages qu'il finisse par être délogé, de façon plus ou moins pacifique. Un groska blessé devenant irascible est bien plus agressif, il est conseillé de vaincre, ou de ne pas commencer le combat.
En dehors des ra, de façon très épisodique, les groskas ne craignent pas grand monde. Les Njébé et les Cladens se confrontent parfois à eux, à condition de vraiment se marcher sur les pieds. Les grezbans sont capables de tuer un groska à l'occasion, mais préféreront en général des proies plus faciles.
Le groska est un animal plutôt solitaire, qui ne croise que rarement ses semblables. Son territoire est assez important. Les groska s'affrontent rarement pour la possession d'un territoire, préférant aller voir ailleurs s'il n'y a pas la place.
De temps en temps, un groska ressent l'appel de l'amour. Il va alors quitter son territoire, jusqu'à trouver un partenaire du sexe opposé qui soit dans la même disposition que lui. Les deux animaux vont se faire la cour durant de longs mois, partageant le même territoire en évitant de se croiser, mais laissant à l'autre diverses attentions : rayons de miel, fruits, arbres griffés, ébauches de nids de feuilles et de branches. C'est le “rituel du nid” : lorsque les deux se mettent enfin d'accord sur un emplacement pour le nid définitif, ils vont tous deux participer à son édification définitive, amenant chacun à leur tour de quoi le construire. Un nid de groska est une construction imposante de branches entremêlée, de terre et de feuilles, dont l'intérieur est aplani et recouvert de divers matérieau destinés à rendre le lieu plus “accueillant” : fourrures et plumes des repas précédents, feuilles, mais parfois aussi tissus volés sur les étendages des ra.
Au terme de cette entreprise, les deux groska passeront quelques jours de félicités, avant de se disputer. Le mâle repart alors, pour retrouver un autre territoire (parfois celui qu'il avait quitté avant l'appel, mais pas forcément). La femelle mettra bas au bout de 5 mois, de deux à trois petits groska, rarement plus. Elle leur apprendra les rudiments de la survie durant environ un an, puis leur fera comprendre qu'ils peuvent aller voir ailleurs, quand elle n'est pas la première à partir. Les jeunes adultes se mettront alors à la recherche d'un autre territoire, parcourant parfois des milliers de kilomètres avant de s'établir, jusqu'à la prochaine saison des amours.