La jaufan est un animal mi-aquatique, mi-aérien.
La jaufan mesure une trentaine de centimètres de long. Son corps est composé, pour la partie aquatique, d’une sorte de longue queue de poisson, avec des écailles et une membrane souple au bout permettant de modifier la direction mais ne servant en temps normal pas à la propulsion. La partie avant du corps monte à la surface et a un aspect presque tcaratique ou ucikaratique, y compris au niveau de la tête ; toutefois, il n’y a pas de bouche sur la tête, mais des orifices respiratoires situés sur ce qui serait la mâchoire. Des appendices crâniens (parfois appelés cheveux) sont présents sur le sommet et l’arrière du crâne ; ils sont assez épais et sécrètent un liquide très irritant que les jaufan peuvent projeter sur leurs éventuels prédateurs. En lieu et place de bras, la jaufan a de grandes ailes de membrane bleue pour les femelles et verte pour les mâles ; ces ailes permettent aux jaufan de se déplacer aisément en direction des bancs de planctons qu’elles peuvent voir depuis la surface.
La jaufan se trouve uniquement en surface de la mer au large de l'Archipel Perdu.
Les mâles sont plutôt verts, les femelles plutôt bleues.
Dessins de jaufan femelle et mâle par Tilia Weevers
La jaufan se nourrit de plancton au niveau de la surface ou juste en dessous. La partie immergée de la jaufan est pourvue de plusieurs petits orifices à l'avant, qui vont absorber de grandes quantités d'eau au fil de la journée, la filtrer et la laisser s'écouler par des ouïes latérales.
Il arrive qu'une jaufan se fasse happer par un gros poisson, mais c'est assez rare car elles les détectent souvent en avance et jettent alors du liquide irritant dans l'eau autour d'elles pour les repousser. De même, les silvid s'y attaquent rarement pour éviter les projections de liquide irritant, à moins qu'il n'y ait plusieurs silvid pour une jaufan isolée.
Les jaufan sont généralement en groupes mixtes d’une douzaine d’individus. On trouve toujours exactement autant de mâles que de femelles. Si un groupe perd un individu, alors un de l’autre sexe part en recherche d’une ou un partenaire. Le couple nouvellement formé rejoindra alors ce groupe ou un autre (un groupe n’excédant jamais seize individus a priori, ce qui est déjà rare).
Cependant, la reproduction n’a jamais lieu entre membres du groupe, mais toujours lors de la rencontre d’un autre groupe de même taille (les groupes s’évitent sinon). Pour s’accoupler, le mâle et la femelle mêlent leurs appendices crâniens. La semence du mâle est transmise à travers la paroi de ces appendices par capillarité, puis descend dans un conduit situé derrière la tête et le long du dos de la femelle. Deux œufs seront fécondés au niveau de la partie aquatique, et tous les œufs du groupe seront rassemblés et agglutinés puis laissés à l’abandon jusqu’à éclosion des larves deux jeftu plus tard.
Les larves vivent entièrement sous l’eau (leur système respiratoire évolue au passage à l’âge adulte une dizaine de jeftu plus tard pour passer de l’aquatique à l’aérien), les appendices crâniens et les ailes étant alors collées à l’arrière. La larve se nourrit de la même façon mais elle est presque sans défenses.
Croquis de larve de jaufan par Tilia Weevers
Il ne semble pas se dégager de meneuse dans le groupe, la communication sonore semblant suffisante pour mettre tout le groupe au diapason au sens propre comme au figuré : les jaufan battent des ailes pour créer des vibrations, et elles semblent particulièrement adeptes dans l’art de se mettre sur la même note et donc d’exprimer la même chose, puisque cela semble lié.
Les jaufan n'ont quasiment aucune interaction avec les ra. Il arrive qu'une pêcheuse en croise un groupe, mais les jaufan ont tendance à éviter les bateaux dans l'ensemble.
Les notes de l'expédition de Xedrif sont disponibles dans Le Chant des Jaufan : elles retracent les premières observations scientifiques sur les jaufan et notamment concernant la communication.