Cuisinait tranquillement un oublieux
S’affairant face à ces délicieux mets
Qui étaient en train d’être préparés
Prenant doucement forme sous ses yeux.
Sur un siège il était alors posé,
Pourtant, il décida de se lever.
Il ne fallut qu’un simple trajet
Pour laisser la catastrophe arriver.
Insoucient, l’oublieux encore s’assit,
Quand un cri aigu à souhait le surpris :
Le malheureux s’était en fait posé
Sur un malchanceux scoui encore bébé.
Il n’eut le loisir de prendre son temps
Afin d’observer son meurtre en suspens,
Car vinrent nombres d’autres cris stridents,
Avec une armée de monstres effrayants.
Il compris vite qu’il avait là pêché,
Ayant ôté la vie à un bébé,
Sa famille réclamait châtiment,
S’apprêtant à le rendre équivalent.
L’oublieux s’enfuit à toute vitesse,
Le cœur et le corps emplis de détresse,
Il tenta vainement de s’échapper
De sa maison infestée
Il sauta sur sa serrure, acharné,
Mais pauvre, la cervelle lui manquait :
Incapable de tourner bien la clé,
Elle partit donc du mauvais côté,
Le voici fatalement enfermé
Avec nombre de bêtes enragées.
Dénué de souvenirs et de chair,
Désormais squelette tomba à terre,
Mais ne fut seule victime du geste.
Au fil de chaque lune qui passait,
De moins en moins de vie étaient en restes,
Quand enfin, la porte s’ouvrit, c’était
Une œuvre de chairs et d’os liquéfiés
Suintant, purulent, teintant le plancher,
De jaune gras et de sang brun séché,
Tous les animaux si entremêlés,
Impossible ainsi de les distinguer.