Aller au menu du forum Aller au contenu du forum Aller à la recherche dans le forum
Logo Khaganat
Menu principal

[Zone] Baie de givre

Vaiatua

A l'est de la Montagne enneigée, un plateau surplombe la baie de givre. Le climat y est sensiblement le même que celui de la Montagne enneigée. La vue éblouissante sur la Mer des Songes, ses îlots et ses brumes aux couleurs changeantes est prisée par les rats des régions avoisinantes qui brave le froid pour profiter du panorama. Un chemin abrupte mène les promeneurs les moins sujets au vertige au pied de la falaise, à l'abri du vent glacial, sur une grève de sable sombre où d'inoffensifs petits tupa* s'enfouissent avec délectation pour tenter de se préserver des shing-no** qui écument les nids des sumruku lors de leurs régulières migrations. Les shing-no n'hésitent pas, en effet, à ajouter certains crustacés à leur repas souvent frugale. Leur bec allongé fouille le sable et les nids suspendus à la falaise avec la même convoitise, perçant coquilles et carapaces de leur langue redoutable pour les vider de leur substance.

Les récolteurs méticuleux trouveront de magnifiques coquillages décoratifs sur la grève et les chasseurs aguerris pourront trouver acheteurs auprès des facteurs d'instruments de musique, amateurs de becs de shing-no, indispensables à la confection de la flûte traditionnelle locale.

* "tupa" désigne notamment un crabe polynésien en langue maori et le dieu solaire tupã en langue guarani. Son modèle 3D serait une version rapetissée du horncher.
** association de "shingouz" de la B.D. Valerian et Laureline et de "nono", le nom d'un moustique tropical présent en polynésie. Son modèle 3D serait celui du javing.
Dernière édition: 20 Novembre 2014 à 21:43:10 par Zatalyz

Vaiatua

Citation de: "Varj la chasseuse de Mi-Go"Chère Tante Loshna,
Comment te portes-tu ? Ici, la neige commence à ramollir. Bientôt mon Jism-Oh et moi quitterons les autres pour rejoindre la Baie à temps pour l'arrivée de la Douce Saison. Nous sommes toujours les premiers à faire notre nid au sommet de la falaise. Nous pouvons ainsi choisir les meilleurs fougères et les mousses nouvelles les plus moelleuses.
J'espère vraiment que les marchands de la ville ne viendront pas poser leur tente comme au cycle dernier. S'ils croient faire fortune en proposant leurs futilités aux couples d'ici, ils vont vers la déconvenue. On a pas besoin d'eux pour se prouver notre amour Jism-Oh et moi. Je crois même que je le prendrais mal s'il m'offrait autre chose qu'un coquillage. Je les ai tous gardé très précieusement et je me souviens exactement de chacun. Ils ont les couleurs de notre amour. Une teinte subtile qu'aucun bijou raffiné ne saurait imiter. Pas étonnant que les couples du Dessous se font et se défont ! Ils n'ont définitivement aucune idée de ce qu'est le véritable amour : celui qui vous réchauffe jusqu'au cœur du plus long des hivers.
Je vais peigner les Meh-Teh avant de partir, qu'on ait tout de même de la laine de côté pour le voyage. On est jamais trop prudent.
Je te souhaite une bonne Douce Saison ma Tante !
Dernière édition: 01 Janvier 1970 à 01:00:00 par Guest

Zatalyz

Preneur-de-ciel

Des pas faisant crisser la neige. Un grand silence sur toute la zone, à peine troublé par le lointain ressac et le crépitement léger des flocons tombant doucement et recouvrant les traces qui mènent à la falaise.

Enveloppé dans un couverture, tel un monolithe contemplant la nuit qui s'étend autour de lui, il reste immobile, patient. Il garde les yeux fixés sur l'horizon, attentif à des signes infimes. Enfin, il se secoue, faisant tomber la neige qui a recouvert son manteau d'un ample mouvement, puis installe un trépied, qu'il fixe avec une minutie rigoureuse.

La lueur à l'horizon devient plus perceptible, une simple luminosité émeraude qui pointe à travers la mer.

Il fixe l'appareil en haut du trépied, vérifie une dernière fois ses réglages, espérant que le froid ne va pas causer de dommage à la prise. Puis il attend, sans bouger, guettant les couleurs changeantes de l'aube naissante jouant dans les Brumes et la glace.

Le ciel se pare de draperies aux teintes légèrement vertes et pourpres, tandis que le vermeil et l'or se déversent dans l'azur. Le tableau devient éblouissant, un mélange de couleurs improbables dont seul l'homme est témoin.

Retenant son souffle, il appuie sur le bouton de l'appareil. Un petit cliquetis, puis un ronronnement se font entendre. Il ne bouge pas, il n'ose même plus respirer.

Les rayons du soleil finissent de percer la couche des Brumes, la neige reprend sa teinte originelle, le ciel revient aux couleurs du jour.

L'artiste enlève l'appareil du trépied, l'emballant précieusement pour le protéger du froid et des chocs, puis replie le trépied, et redescend d'un pas lent vers la civilisation. Dans quelques jours, il saura si le cliché, cette fois, a réussi à saisir la magie de cet instant unique.
Dernière édition: 01 Janvier 1970 à 01:00:00 par Guest

Vaiatua

CitationLeinz Greem se levait chaque jour plus fatigué que la veille. Sans doute était-il trop âgé pour supporter le climat rude de la Baie de Givre. Rares étaient les Créateurs qui s'aventuraient dans les Montagnes enneigées durant le long hivers. Mais depuis l'ouverture de l'antenne septentrionale du Dispensaire, le Docteur Greem n'avait pas quitté son poste. Certains prétendaient même qu'il n'avait jamais pris la peine d'aller admirer la vue splendide qu'offrait le point d'observation du haut plateau tout proche. Lorsqu'on connaissait Leinz Greem on imaginait aisément que cela puisse effectivement être le cas.

D'un naturel austère, Leinz ne s'accordait que peu de repos. Si d'aventure on le trouvait, marmonnant seul sous le luminaire de l'office, s'était qu'il répertoriait quelque nouvelle anomalie dans l'évolution d'un de ses patients. Leinz avait une longue expérience des Oublieux et, comme tous ses confrères, il répertoriait chaque diagnostique dans la base de données du Dispensaire.

Lorsque, le soir venu, le Docteur Greem avait terminés ses consultations, il s'enfermait dans sa chambre et activait la fréquence de soutien de son Kom. Depuis qu'il avait lui-même était rejeté par les Brumes, il trouvait difficilement le sommeil. Après avoir conversé avec son groupe de soutien et pratiqué quelques exercices de relaxation, il finissait par s'endormir sans éteindre le doux bavardage de son Kom.

Du plus loin qu'il se souvînt, le froid et les brumes étaient là. Il lui faudrait pourtant bientôt partir...

[droite:3mhv2etm]Extrait de Compagnons des Brumes[/droite:3mhv2etm]
Dernière édition: 01 Janvier 1970 à 01:00:00 par Guest

Licences Mentions légales Accueil du site Contact