Aller au menu du forum Aller au contenu du forum Aller à la recherche dans le forum
Logo Khaganat
Menu principal

L'écriture au centre du projet Khaganat

Liria

Je profite de ce message pour revenir sur le projet « khanganat » et l'aborder au travers d'un rêve alternatif. Pour rappel, et cela n'est sans doute pas si évident que cela, « khaganat » n'est pas un projet de MMORPG. Même s'il en est le principal composant et le point de départ initial, très tôt nous l'avons envisager comme un méta projet, un lieu de créativité.  Le sujet Organisation du projet Khaganat tente justement d'énoncer ce principe via   un diagramme qui replace le MMO à sa place dans ce méta projet et ouvre le champ à des formes artistiques, des inspirations ludiques qui peuvent s'insérer dans ce monde :

Citation« Khaganat est un méta-projet, une graine originelle pour la construction d'un univers ludique et libre, un lieu fédérateur pour une communauté de créatifs désirant créer un monde  ouvert dans sa formalisation, dans ses outils de création et de conception mais aussi dans la mise à disposition de l'univers ainsi développé. Khaganat ambitionne également de permettre aux contributeurs d'utiliser ce qu'ils veulent du monde de khaganat dans leurs travaux propres, et faire fructifier à titre personnel leur investissement, en toute liberté. »

En un sens, c'est un projet très ouvert, et ce qui le délimite plus que le sujet (le background de l'univers),  c'est une philosophie, une vision éthique de ce monde et son rapport au libre. Cet aspect, nous avons tenté de le formaliser dans une charte commune. C'est une réflexion qui est toujours en cours. N'hésitez pas à donner votre avis, mais disons qu'elle tourne autours de deux thèmes : la mouvance « libre » et « l'exploitation de nos données personnelles et vie privée » dans le cadre la société numérique. C'est dire que « khaganat » dépasse de très loin le simple cadre d'un MMORPG.


Bref je vais enfin aborder le sujet réel de ce message. Le projet khaganat est vaste et nous avons tous envie de le lier à nos centre d'intérêts, parfois aussi à nos activités professionnelles. Et un point fondamental dans ce cadre est l'écriture. Le projet est donc  l'occasion pour certains de raconter des histoires, d'envisager des sagas autours de cet univers et ainsi de l'enrichir.
C'est ainsi que replaçant l'écriture au centre du projet je propose de l'aborder sous deux angles :

  • l'angle littéraire : l'écriture comme art prélude à khaganat ;
  • l'angle informatique : les outils d'écriture.


PARTIE I : L'écriture, un art au service  de l'univers khaganat


L'écriture d'histoires participe autant à la construction du monde que la réflexion sur le background, l'invention d'éléments de la Lore. Les histoires enrichissent la Lore qui en retour  fournit matière à de nouvelles histoires. Ainsi dans ma vision, « Univers » et « Histoires » sont intimement enchevêtrés, et se co-construisent.

La littéraire n'est évidement pas la seule manière de bâtir un tel univers. Il existe bien d'autres formes d'expressions toutes aussi légitimes : les esquisses, rough, illustrations, images de célestia, musiques, vidéo, gameplay,  ... etc. Si je le mets en avant, c'est qu'avant tout, les histoires sont un des ciments qui nous a attiré vers ce projet et c'est sans doute aussi la forme la plus *démocratique*  d'art : un crayon, du papier, de l'imagination, beaucoup l'huile de coude et un fragment d'univers surgit  mot après mot, l'esquisse s'affine, les contours prennent corps au rythmes des phrases pour donner vie aux rêves les plus fantastiques.

Les histoires constituent une manière ludique d'aborder l'univers de khaganat. Plaisir du lecteur qui découvre notre monde, mais aussi, et c'est un des buts de ce projet, amener celui-ci à devenir acteur de cet univers, passer du statut de bouquineur passif à créateur : prendre plaisir à donner vie aux créations de son imagination, faire partager son plaisir des histoires aux autres, et pourquoi pas, en vivre ?

Cette réflexion m'amène à l'idée que dans le cadre de notre projet, nous ne pouvons faire l'impasse sur cet art  (je ne dénigre pas les autres formes d'expressions, c'est simplement que c'est le plus facile pour moi ; celui que nous maîtrisons le plus à mon sens). De même que dans le cadre du MMORPG nous avons envisagé de fournir aux joueurs des outils pour co-créer le monde, l'animer, il me semble nécessaire de réfléchir aux outils à même d'aider les auteurs à ajouter leur briques à khaganat ou tout autre projets, vu que nous sommes dans une démarche « libriste ».

C'est donc tout naturellement que l'idée d'organiser un atelier d'écriture est venue sur le tapis. Hors le khanthon a été pensé dans cette optique, discuter en groupe d'un sujet commun, mais aussi organiser des sessions d'apprentissage : visite du serveur de jeu de l'intérieur, session de découverte du lojban, et pourquoi pas, une soirée d'exploration du monde fascinant de l'écriture ? Mais quelle forme pourrait prendre cet atelier ? Comment l'adapter à nos outils de communication : l'irc, les pad ... etc ? Et surtout, quel serait son contenu. Il vient naturellement à l'esprit des idées comme parler des principes d'écriture, des pièges à éviter, des trucs et astuces de la profession. Pas forcément un atelier avec une approche professoral, mais plutôt un lieu de discussion et d'échange sur ce thème.   Un atelier pour inciter tout et chacun à s'emparer des formes d'expression que représente les écrits. Pour citer yannk : « On peut tous être créatifs, et écrire est à la portée de beaucoup de gens. Peut-être pas tous des romans mais chacun son style de texte ».

Cependant aborder un tel sujet sous cet angle, c'est oblitérer tout la philosophie derrière ce projet. C'est sous exploiter sa dimension communautaire. Et d'ailleurs pourquoi faire un tel atelier ? Il existe des guides sur ce thème disponibles sur le web, des « master class » d'écriture réalisés par des auteurs célèbres. Justement en consultant une page de conseils aux écrivains en herbe de Bernard Weber je tombe sur ce paragraphe :

Citation...Le principal problème de l'écriture, c'est que c'est un acte solitaire absolu. On est seul avec sa feuille et soi même. Si on a rien à dire aux autres ni à se dire à soi même, l'écriture ne va que vous faire mesurer ce vide intérieur...

Cela me fait réagir. Je ne prétends pas savoir mieux qu'un auteur vivant de son travail  ce qu'est la solitude de l'écriture. J'ai cependant la prétention de croire que notre vision peut changer ce paradigme. Construire l'univers de khaganat via des histoires n'est pas un acte solitaire qui se fait dans son coin. Ce monde est un univers communautaire, collaboratif et ouvert. Cela à mon sens change la manière d'approcher l'écriture. Tout d'abord dans l'échange d'idées, les discussions autours  du monde, son invention qui n'est plus l'œuvre d'une personne. Il n'est plus possible d'attribuer la paternité d'une idée à quelqu'un. Chaque échange avec les autres, chaque questionnement, nous  permet de faire vivre et évoluer notre vision du ce monde, le peupler d'êtres. L'écriture éminemment solitaire devient indissociable de cette réflexion collective. C'est cette approche de l'écriture que j'aimerais questionner, qui pourrait être le centre d'un tel atelier :

  • Comment écrire sur un monde qui nous ne appartient pas
  • L'écriture à plusieurs mains : pistes et erreurs à éviter
  • etc...

L'atelier ou le khanahton n'aurait pas pour vocation de répondre à ces questions, mais plutôt de poser un cadre pour débattre de ce sujet. La thématique reste à  défricher car là encore je pense que notre expérience est peu commune, encore que l'expérimentation de Zatalyz sur l'écriture d'histoires à plusieurs mains est importante pour ce thème. Indirectement le questionnement sur la licence pour nos publications, et nos réticence à permettre à d'autres de s'approprier nos personnages est en rapport directe avec cette problématique de co-écriture d'un univers commun. Comment construire un univers libre que chacun peut s'approprier et changer à sa guise tout en respectant l'œuvre des autres ? L'idée d'une charte d'écriture émise lors de nos discussions sur les licences de médiatéki est une piste qui me semble prometteuse.

Au final pour résumer cette première partie en quelques phrases :
  • Khagamat est un méta projet, un univers communautaire, un lieu d'expression artistique ou d'inventions ludiques comme le MMO Khanat.
  • L'écriture d'histoire est un élément important dans la construction de cet univers
  • Réfléchir à un atelier d'écriture ou comment s'approprier ce  moyen d'expression (ou d'autres) me semble pertinent dans le cadre de ce projet,
  • Écrire sur l'univers Khaganat est particulier car cela s'intègre dans une démarche de construction communautaire. C'est un terrain nouveau à défricher

( *regarde l'heure* : pour la seconde partie, cela attendra quelques jours ;) )
Dernière édition: 01 Janvier 1970 à 01:00:00 par Guest

YannK

Je ne peux qu'approuver tout ce qui a été posté par Liria, car je partage totalement cette vision. Pouvoir intégrer une communauté au sein de son processus créatif me semble très intéressant car on se libère du rapport producteur-artiste/consommateur-public. Des échanges se mettent en place et de véritables interactions apparaissent, le processus créatif est éclaté, et donc s'enrichit des expériences de chacun. On combat ce côté "solitaire" du créateur en lui donnant de la matière à intégrer et en lui permettant d'exister au sein de partenaires, d'alteregos. Cela a en outre l'avantage de réduire éventuellement le stress qu'il y a à se mettre en position de créatif, de se mettre en scène (ce qui occasionne toujours un trac), car cela s'opère au sein d'un groupe où échanger véritablement, se motiver, apprendre, se construire.
Il ne s'agit pas de dire qu'on va rédiger un texte unique à plusieurs, encore que cela pourrait se faire, selon les envies. Mais de travailler ensemble en s'appuyant sur les travaux les uns des autres, en partageant son expérience créatrice avec d'autres qui partagent certains outils, certaines visions, certaines créations avec soi, en leur laissant la possibilité de s'emparer d'idées qu'on aurait pu esquisser, en cherchant l'émulation pour progresser tous ensemble. Accepter le fait qu'on ne crée pas seul à partir de rien, que la matière qui nous sert, la culture dont on s'abreuve est exogène, même si par la suite, on doit la digérer pour façonner sa propre œuvre, son apport personnel à cet ensemble, qui sera à son tour assimilé par d'autres.
Le cloisonnement entre artiste et public aggrave la difficulté du passage à l'acte. Combien de lecteurs compulsifs n'osent pas rédiger la moindre ligne ? Les manuels d'écriture, souvent conçus par de grands auteurs ou des techniciens (généralement de l'école anglo-saxonne) ne peuvent suffire à franchir le Rubicon. Ce qu'il faut, c'est expliquer qu'il n'y a pas de frontière nette dans la réalité, une fois cela compris et assimilé, on peut se mettre à écrire, (ou peindre, ou dessiner, ou composer, peu importe). Khaganat pourrait offrir cela : un espace où réaliser son potentiel créatif au sein d'une communauté qui offre des outils pratiques (logiciels, espaces documentaires communs etc.) et intellectuels.
Dernière édition: 01 Janvier 1970 à 01:00:00 par Guest

Zatalyz

Je me rend compte que l'image du créateur seul et sans ami, face à sa feuille, n'a jamais marché sur moi. C'est une révélation en lisant ce post.

C'est à dire, j'ai rempli des feuilles de blabla avec juste moi pour les lire, mais ça a rarement donné un truc abouti. Ce qui a abouti et a pris de l'ampleur est ce que j'ai écrit pour d'autres, que ce soit en jdr ou sur les forums (et quelques autres trucs). J'ai d'ailleurs quelques textes en vadrouilles qui sont à plus de 80% de ma plume et que je n'ai pas signé  :mrgreen:

Et donc, oui, pour moi ça me semble évident que l'écriture s'épanouit bien mieux dans une communauté. C'est une émulation qui se met vite en place. Tout le monde ne participe pas, mais plus il y a de textes et d'histoires, plus les autres osent écrire. Il y a aussi un côté très rassurant à voir que des textes de tous niveaux ont leur place et sont lus, sans une critique acerbe mais avec un encouragement. Ça aide à se lancer. C'est important d'ailleurs de savoir encourager les bonnes volontés. Dans mes diverses expériences de ce genre, j'ai constaté que le niveau d'écriture progressait très vite, même pour des gens qui partent avec un niveau de français très faible. Très faible du genre : une faute par mot au minimum, les verbes qui ne concordent pas, et des textes d'un paragraphe au maximum. Être dans un espace où on les laisse écrire mais surtout imaginer et exprimer leurs idées, entourés d'exemples avec un français plus "correct", c'est ce qui aide. C'est assez magique. On sort de l'éducation classique, où on doit rester dans un cadre très précis et dès qu'on en dépasse on est sanctionné (le nombre de gens traumatisés par les cours de français... mais aussi la vision classique de l'écrivain en artiste maudit), pour passer dans un espace de "essaie et amuse-toi". Si on se plante, pas de peine ; si on réussit, plus de chocolat !

*se relit et hésite à poster*

Heu tout ça pour dire... Je vous suis, j'attend la suite (et j'écrirais sur le sujet en étant plus réveillée !).
Dernière édition: 01 Janvier 1970 à 01:00:00 par Guest

Licences Mentions légales Accueil du site Contact